Notre dernier test d’alimentation portait sur un bloc de haute puissance, l’Antec HCP 1300. Nous pensions avoir atteint le sommet en la matière, et bien non… Nous vous proposons La Corsair AX1500i, un monstre de 1500 Watts à très haut rendement labélisé 80 Plus Titanium, rares sont les blocs possédant ce label il n’y en a que deux référencés sur le site officiel 80 PLus.
Au menu donc du très haut rendement 94 % à 50 % de charge, de la modularité au niveau des cordons et pas moins de 10 connecteurs PCI-E, un descriptif alléchant sur le papier qui annonce de plus un silence de fonctionnement hors norme.
La gamme AX représente chez Corsair le haut de gamme, elle est composée désormais de 4 modèles, 760, 860, 1200 et donc 1500 W. Elles sont toutes totalement modulaires et affichent un très haut rendement, elles présentent certaines spécificités citons dans le désordre le monitoring du bloc et de la machine sous Windows et un concept de refroidissement poussé.
Un bundle soigné tout en restant simple, une housse protège le bloc une autre les cordons, l’emballage est plutôt conséquent en taille c’est du à la taille du bloc mais aussi aux nombreux cordons livrés.
Un bloc de grande profondeur, c’est la première impression qui se dégage, après mesure il affiche 225 mm de profondeur, pour les autres dimensions elles sont bien sur conformes à la norme ATX à savoir 150 x 86 mm. Son poids est de presque 3 Kg, autrement dit c’est du « lourd ».
La carrosserie est de couleur gris foncé, elle présente des nervures sur les panneaux droit, gauche et celui qui accueille le ventilateur.
Le panneau arrière est ajouré, c’est le seul du bloc. Le connecteur d’alimentation est à la norme C19/20, ce n’est donc pas le classique C13/14, la grosse différence se situe au niveau de la section du câble. Le C19/20 est annoncé pour 16 A, le C13/14 pour 10 A, le premier est donc un format qui se destine aux gros consommateurs électriques.
Le panneau avant embarque la connectique, nous la détaillerons plus loin car certains connecteurs sont inédits.
Nous terminerons par le panneau embarquant le ventilateur, une grille noire le protège.
Une bonne impression lors de l’examen externe de ce bloc, les matériaux sont de bonne qualité, rien à redire.
Voyons la connectique.
Elle est très complète, 10 connecteurs PCI-E répartis sur 8 cordons (deux câbles en comporte deux), 12 SATA sur trois cordons et 12 MOLEX répartis de la même façon, de quoi faire face à toutes les situations. Les cordons adoptent un profil plat, voila qui simplifie grandement l’agencement dans le boîtier et favorise une bonne circulation du flux.
Penchons nous sur les connecteurs implantés sur le bloc, en tout il y en a 10 qui se destine aux cartes graphiques et aux processeurs, vous les positionnez ou vous voulez. Le logiciel livré vous permet de transformer, virtuellement bien sur, chacun de ses 10 rails en rail unique, nous y reviendrons lors de notre examen du logiciel Corsair Link.
Le connecteur carte mère est décomposé en 14 + 10 broches, les périphériques bénéficient de 6 connecteurs en 6 broches.
Un port au format mini USB est présent, il se nomme USB COMM PORT. L’autre extrémité du cordon livré se positionne sur un connecteur USB de la carte mère, c’est le Corsair Link.
Self Test est une sorte de check up de l’alimentation, il vérifie son bon fonctionnement et nous informe par l’allumage des deux diodes en vert, si une des deux est allumée en rouge il y a un problème.
C’est une alimentation qui est donc labélisé 80 Plus Titanium, il affiche les plus hauts rendements du moment à savoir, 90, 92, 94 et 90 % à 10, 20, 50 et 100 % de charge sous 115 Volts, c’est exceptionnel…
Cette Corsair AX1500i embarque les sécurités internes suivantes :
Elle est conforme aux normes ATX12V v2.4 et EPS 2.92 et rétro-compatible avec les normes ATX12V 2.2 et ATX12V 2.01.
Le ventilateur en charge du refroidissement est un 140 mm référencé NR140P, son guidage repose sur un palier dynamique fluide, par opposition à un ventilateur à double roulement billes qui peu se montrer plus bruyant. Sa vitesse de rotation maxi est fixée à 1800 Tr/min avec des nuisances sonores de 30 dB(A), il est compatible PWM.
Vue le rendement du bloc il y a peu de chance qu’il tourne à fond, heureusement.
Abordons le refroidissement, par défaut il est composé de 3 phases,
La première est une période sans ventilateur (fanless), une petite étiquette apposée sur le bloc prévient l’utilisateur sur cette étape, inutile de paniquer donc si le ventilateur ne tourne pas…
Lorsque la charge dépasse les 30 % soit 450 W, nous passons à la phase silence, le ventilateur adopte un régime de rotation quasiment fixe.
Au delà des 65 à 70 %, nous entamons la dernière phase, ce n’est autre qu’une thermorégulation classique, la vitesse du ventilateur est indexée sur la température interne.
Un concept connu et d’une efficacité redoutable pour réduire les nuisances sonores, il est développé par d’autres constructeur comme Seasonic et son S3FC notamment ou EVGA.
Un intérieur bien rempli, nous comprenons mieux la profondeur du bloc, les dissipateurs sont de petites dimensions surtout vue la puissance du bloc. Les condensateurs sont d’origine japonaise et garantis à 105 °C.
Il s’agit d’une interface de monitoring du système mais pas seulement, il permet également de gérer notre alimentation.
Ce logiciel nous rapporte les principales informations concernant les différents paramètres de la machine, températures des différentes sondes et vitesse des ventilateurs connectés sur la carte mère. En fait tout comme un logiciel de monitoring classique, il récupère les différentes informations en provenance des composants du PC.
Le côté intéressant est la gestion du bloc, ce logiciel permet de visualiser certaines informations en instantané comme le rendement, la puissance totale fournie et celle consommée, il convient de rajouter la température interne du bloc et le détail des puissances par tensions. L’ensemble de ces informations est plus indicatifs que précis, nous les avons confrontées avec notre wattmètre notamment.
Un des points majeurs est la gestion des connecteurs, par défaut ce bloc est en mono-rail pour le 12 Volts tout les consommateurs se partage les 125 A en combiné, mais outre l’affichage des puissances délivrées il est possible de « privatiser » les connecteurs pour le PCI-E et le processeur. Ils sont numérotés de 1 à 10, nous pouvons donc créer une ligne « virtuel » dédiée à un connecteur et imposer le seuil de consommation, l’OCP (protection contre les surintensités).
L’autre point très intéressant est l’interaction sur le système de refroidissement, par défaut il comporte trois phases comme précité, avec Corsair Link il est possible d’accéder à un mode de gestion du refroidissement basé sur un pourcentage du régime maxi, nous pouvons donc imposer une vitesse de rotation au ventilateur du bloc, bien sur s’il franchit un certain cap au niveau température la thermorégulation interne reprend le pas.
Deux couleurs de fond sont disponibles gris clair ou foncé, il est possible de choisir la couleur de la police.
En bref une interface assez complète et innovante, nous pourrions regretter une présentation austère peu conviviale et non traduite en français…
Tout d’abord la plateforme de test, un peu particulière vue la puissance du bloc :
Les relevés se feront après 30 minutes de mise en chauffe via OCCT en position « Power Supply » et une période de repos de 15 minutes, trois environnements représentant une utilisation standard seront alors lancés :
L’intégralité des mesures sera effectuées trois fois de suite, une moyenne sera réalisée.
Les relevés
Pour les tensions nous nous attacherons au trois valeurs représentatives, le 3.3, le 5 et le 12 volts, cette dernière tension fera l’objet de deux mesures, une sur le connecteur ATX/EPS dédié au processeur, mais aussi sur un connecteur Pci-E de la carte graphique. Les autres tensions seront relevées sur le connecteur 24 broches de la carte mère et seront présentées sous forme de synthèse..
Le rendement
Nous nous pencherons ensuite sur le rendement en mesurant la puissance réelle. C’est la partie dédié au 80 Plus, dans le cas d’un bloc labélisé Or cela sous-entend un rendement de 87, 90 et 87 % à 20, 50 et 100 % de charge.
La meilleure valeur se situe à 50 %, l’idéal est donc d’évoluer dans cette zone le plus possible, cela sous-entend une machine qui consomme de 300 à 400 Watts en aval (environ 333 à 444 Watts en amont*) pour un bloc donné pour 700 Watts.
Pour la position repos, la bonne valeur serait une consommation en aval de 140 Watts (155 Watts environ en amont*) car n’oublions pas que sous les 20 % de charge, rien n’est encadré par le label 80 Plus.
*Puissance consommée à la prise sur la base d’un rendement de 90 %.
Un rappel sur le label 80 Plus, il est basé sur le rendement et comme son nom le laisse présager il labellise les alimentations ayant un rendement de plus de 80 % à 20, 50 et 100 % de charge. D’autres classifications sont apparues, beaucoup plus exigeantes, valeur sous 115 Volts, alimentations standards :
Label /Charge du bloc |
10 % |
20 % |
50 % |
100 % |
80 Plus |
– |
80 % |
80 % |
80 % |
80 Plus Bronze | ||||
80 Plus Argent | ||||
80 Plus Or | ||||
80 Plus Platinum |
– |
90 % |
92 % |
89 % |
80 PLus Titanium |
90 % |
92 % |
94 % |
90 % |
Sous 230 Volts, alimentations standard, redondantes pour serveurs :
Label /Charge du bloc |
10 % |
20 % |
50 % |
100 % |
80 Plus Bronze | ||||
80 Plus Argent | ||||
80 Plus Or | ||||
80 Plus Platinum |
– |
90 % |
94 % |
91 % |
80 Plus Titanium |
90 % |
94 % |
96 % |
91 % |
La température
Une sonde est placée à 20 cm du bloc nous donnera la température ambiante, une seconde sonde sera positionnée sur le dissipateur le plus chaud à l’intérieur du bloc.
Nous analyserons le delta, (température intérieure moins température externe), sachant que les différents composants préfèrent une certaine stabilité à ce niveau. Cela nous permettra de mieux appréhender la stratégie de refroidissement du fabricant, démarrage tardif du ventilateur ou anticipé.
Le sonore
Trois relevés suivant les trois premiers environnements du test, le sonomètre sera positionné à 5 cm du bloc puis à un mètre.
Nous débuterons par les tensions, elles sont au nombre de trois, 3.3, 5 et 12 Volts, si les deux premières sont beaucoup moins sollicitées qu’auparavant le 12 V est essentiel.
Pour cette tension nous avons résumé les relevés des 12 V processeur et carte graphique sur le même graphique, en dessous les synthèses.
Pour les autres tensions, nous avons représentés les résultats sous forme de synthèse uniquement.
Les limites des prescriptions ATX sont représentées sur les axes chiffrés, à savoir +/-5% de la valeur nominale.
12 Volts
Au niveau du processeur les chutes de tensions sont très faibles, 0.01 et 0.03 V pour le test 1 et le 2, pour la carte graphique 0.01 et 0.10 V.
 3.3 et 5 Volts sur connecteur ATX 24 broches
Conformes aux prescriptions ATX
Nous allons ici nous intéresser à la température interne de l’alimentation et donc à son système de refroidissement.
Les graphiques reprennent les relevés des températures internes diminuées de la température ambiante, les données sont donc exprimées en delta.
Nous n’avons pas eu la possibilité de relever le régime de rotation du ventilateur sachant qu’il est géré en PWM, le matériel est commandé mais tarde à arriver.
Puissance consommée
Par rapport à notre test précédent, l’Antec HCP 1300, elle consomme légèrement moins à charge égale. Quelques Watts les séparent.
Températures
Nous allons ici nous intéresser à la température interne de l’alimentation et donc à son système de refroidissement.
Les graphiques reprennent les relevés des températures internes diminuées de la température ambiante, les données sont donc exprimées en delta.
Nous n’avons pas eu la possibilité de relevé le régime de rotation du ventilateur sachant qu’il est géré en PWM, le matériel est commandé mais tarde à arriver.
En repos et test 1, le ventilateur est à l’arrêt.
Au lancement du test 2 il démarre mais tourne lentement, sa vitesse est constante (500 Tr/min environ), cela se voit sur la courbe avec une baisse de la température immédiate.
Ce mode (silence) contient la température interne dans des limites raisonnables, rappelons que le test 2 sollicite l’alimentation 3 fois plus que le test 1.
Après le retour sous Windows, la température décroit très rapidement avec un ventilateur toujours en rotation.
Nous pouvons donc affirmer que ce mode remplit parfaitement son rôle, au delà la vitesse du ventilateur croît avec la température interne.
Nuisances sonores
Cela se passe presque de commentaires, notre graphique illustre bien les faits. Fanless en mode repos et test 1, évidemment la discrétion est absolue.
En test 2, le ventilateur se met en rotation mais avec une faible vitesse, l’ensemble est inaudible.
C’est une alimentation d’exception que nous propose Corsair, elle se destine bien évidemment à des utilisations très particulières, les overclockers et le gaming de très haut niveau avec plusieurs GPU. Â
La finition et le bundle sont de très bon niveau, la connectique est nombreuse, nous dénombrons 10 PCI-E en 6 + 2 broches, 12 SATA et MOLEX, bref de quoi connecter largement tout ce qui existe sur le marché. Les cordons sont plats, parfait pour une bonne intégration avec un minimum de pertes de charges au niveau du flux de refroidissement. Petite ombre au tableau, le principe des cordons plats appliqué au 24 broches ATX qui conduit à 4 nappes de 6 conducteurs, ces nappes s’emmêlent assez facilement, l’idéal est de rester sur une section circulaire.
Niveau performances, elles sont tout bonnement remarquables, les chutes de tensions sont plus que mesurées tout comme la consommation d’ailleurs, label 80 Plus Titanium oblige, c’est la plus haute distinction en la matière.
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Niveau discrétion difficile de faire mieux, elle est inaudible même sous fortes charges, le concept du refroidissement en 3 phases prend ici toute son ampleur avec les résultats que nous avons mesuré.
La gestion via le logiciel Corsair Link est un apport considérable, il permet de monitorer et de paramétrer les différents connecteurs PCI-E et ATX 8 broches en les privatisant. Idem au niveau du refroidissement qui est personnalisable, il est ainsi possible de régler finement la vitesse du ventilateur.
Petit reproche, une interface très austère non traduite en français et manquant un peu de convivialité.
Le Self Test est également un plus, il permet par une simple pression sur le bouton de vérifier le bon fonctionnement de notre bloc, sans être franchement indispensable, cela peut rendre certains services en cas de mauvais fonctionnement.
C’est une des première fois que nous testons une alimentation de cette puissance et de cette qualité, autant être franc elle nous a séduit.
Son niveau tarifaire la positionne résolument dans le très haut de gamme, à ce niveau de puissance elle a peu de concurrence d’autant plus avec son exceptionnel label 80 Plus Titanium. Elle sera proposée en France aux environs des 449 euros avec une garantie de 7 ans, c’est cher, très cher mais à la vue de sa qualité cela nous parait justifié.
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