Cela faisait un petit moment que nous n’avions pas testé de produits en provenance d’Enermax, nous vous proposons ce jour le test de l’alimentation Digifanless. Elle est résolument tournée vers le haut de gamme avec son très haut rendement, son absence de ventilateur et sa gestion via USB.
C’est donc une alimentation totalement sans ventilateur que nous propose Enermax, ce type de bloc se caractérise par un très haut rendement de façon à limiter les besoins en dissipation. Mais qui dit très haut rendement dit aussi l’utilisation de composants de haute qualité qui dégagent moins de chaleur, d’où un prix de revient plus élevé et donc un prix de vente à l’avenant.
Dans ce concept « fanless » les puissances reste limitées, il y a quelques années elles n’étaient guère supérieures à 350 ou 400 Watts, elle atteignent désormais 500 à 550 W, un certain progrès malgré tout.
Enermax donne certaines consignes de montage, la première est de toujours positionner l’alimentation la grille vers le haut pour permettre à la chaleur de monter hors du bloc, la deuxième est de prévoir un boitier bien ventilé pour évacuer cette fameuse chaleur dans les meilleures conditions.
Serait-ce la mode du moment? Nous voyons apparaitre chez certains fabricants des possibilités de gestion d’alimentations par voie logicielle. Ils permettent un monitoring du bloc de quoi être informé en temps réel de la consommation, du rendement de l’alimentation mais aussi de l’ampérage des tensions principales et autres informations.
Autres bienfaits de cette gestion, la possibilité de passer d’un mode multi-rail pour le 12 Volts en mode mono-rail, peut être plus adapté à certaines utilisations telles que les jeux ou l’overclocking. Dans ce cas la protection « surintrensité » est ajustable, elle permet de régler le seuil de déclenchement de l’OCP (Over Current Protection).
Cette Enermax Digifanless est la première alimentation passive de ce fabricant, un petit événement en soi finalement. Elle a plutôt belle allure cette Digifanless, une finition gris foncée au niveau de la carrosserie et une grille de dissipation dans les tons beige, les ouvertures sont nombreuses, absence de ventilateur oblige. Tous les panneaux sont donc ouverts sauf celui qui accueille les connecteurs.
C’est une alimentation totalement modulaire, nous retrouvons donc les habituelles prises pour les différents éléments à alimenter. La prise « diagnostic » si on peu dire est repérée ZDPMS port, c’est à cet endroit que nous brancherons le cordon livré, l’autre côté ira sur une prise USB de la carte mère.
Les cordons sont gainés, jusque là normal direz-vous, mais chaque fil est gainé ce qui nous en donne 24 pour le l’ATX qui se destine à la carte mère. Esthétiquement c’est plutôt réussi, cela confère un côté luxueux qui n’est pas déplaisant, par contre au niveau de l’encombrement et du rangement, je suis pas sur.
La connectique
Une connectique complète pour sa catégorie, rien à redire les cordons sont assez longs pour autoriser un montage confortable dans un boitier moyen-tour.
Les connecteurs sur l’alimentation sont au format 12 broches, il est possible de brancher des cordons en 10 ou 12 broches mais ça c’est pour le futur.
Nous avons donc affaire à une alimentation sans ventilateur, cela nécessite des composants de premières ordre, l’Enermax embarque des condensateurs japonais garantis à 105 °C.
C’est une alimentation labélisée 80Plus Platinum, elle affiche un rendement maxi de 92,21 % à 50 % de charge et 91,01 % en moyenne. Elle est conforme à la norme 2013 ErP Lot 6 qui définit la consommation en veille à moins de 0,5 Watts avec une carte mère compatible.
Les sécurités internes sont regroupées sous l’appellation SafeGuard chez Enermax, sont présentes,
OCP (protection contre les surintensités),
OVP (protection contre les surtensions),
UVP (protection contre les sous-tensions),
OPP (protection contre les surcharges),
OTP (protection contre la surchauffe),
SCP (protection contre les courts-circuits),
SIP (Protection contre les surtensions transitoires).
Une sécurité supplémentaire est implantée au niveau du connecteur d’alimentation secteur, elle se nomme CordGuard et permet d’éviter que ce cordon soit enlevé accidentellement.
Le logiciel ZDPMS (Zero Delay Power Monitor System)
L’installation du logiciel ne pose aucun problème, il suffit de ne pas oublier de brancher le cordon livré…
L’écran d’accueil est simple mais en anglais, sur les trois cadrans au dessus nous trouvons la puissance de sortie, le rendement et la température interne.L’onglet save permet de sauvegarder les réglages, reset les remet à zéro, usage peut vous indiquer le coût et les émissions de CO².
La fenêtre en bas à gauche nous donne l’intensité pour chaque tensions et rails, en plein centre le passage multi-rail (multiple) à mono-rail (single), vous avez la possibilité d’ajuster l’OCP, le seuil de déclenchement de la sécurité pour la surintensité, et même celui du message d’alerte sous forme de pop up (warning point).
Même chose pour la fenêtre (Voltage), mais le réglage se fait sur l’OVP qui protège des surtensions, le 12 Volts est ajustable avec une plage allant de 11,6 à 12,4 V, le seuil du message d’alerte est ajustable sous les trois tensions.
Un avertissement contre la surchauffe est également implanté toujours sous forme de pop-up mais il est automatique, il se déclenche lorsque la température interne du bloc excède les 50 °C.
Enfin en dessous (AC input) indique les données de l’alimentation électrique du bloc.
Un logiciel simple et adapté, assez accessible
Passons à nos tests mais d’abord le protocole.
La plateforme de test :
Processeur : Intel Core i7 970, @ 4000 MHz.
Ventirad : Noctua NH-D14
Carte mère : Gigabyte GA-X58A-OC
Carte graphique : PNY GTX 660 Ti
Ecran Iiyama Prolite B2409HDS
Les relevés se feront après 30 minutes de mise en chauffe via OCCT en position « Power Supply » et une période de repos de 15 minutes, trois environnements représentant une utilisation standard seront alors lancés :
Le premier au repos sous Windows,
Le deuxième sous OCCT en position « Linpack », c’est un logiciel de stress orienté processeur,
Le troisième OCCT en position « Power Supply »,
L’intégralité des mesures sera effectuées trois fois de suite, une moyenne sera réalisée.
La répartition des rails est la suivante:
12 V1, carte mère et processeur,
12 V2, périphériques et carte graphique.
Les relevés.
Pour les tensions nous nous attacherons au trois valeurs représentatives, le 3.3, le 5 et le 12 volts, cette dernière tension fera l’objet de deux mesures, une sur le connecteur ATX/EPS dédié au processeur, mais aussi sur un connecteur Pci-E de la carte graphique, les autres tensions seront relevées sur le connecteur 24 broches de la carte mère.
Le rendement.
Nous nous pencherons ensuite sur le rendement en mesurant la puissance réelle.
C’est la partie dédié au 80 Plus, dans le cas d’un bloc labélisé Or cela sous-entend un rendement de 87, 90 et 87 % à 20, 50 et 100 % de charge.
La meilleure valeur se situe à 50 %, l’idéal est donc d’évoluer dans cette zone le plus possible, cela sous-entend une machine qui consomme de 300 à 400 Watts en aval (environ 333 à 444 Watts en amont*) pour un bloc donné pour 700 Watts.
Pour la position repos, la bonne valeur serait une consommation en aval de 140 Watts (155 Watts environ en amont*) car n’oublions pas que sous les 20 % de charge, rien n’est encadré par le label 80 Plus.
*Puissance consommée à la prise sur la base d’un rendement de 90 %.
Un rappel sur le label 80 Plus, il est basé sur le rendement et comme son nom le laisse présager il labellise les alimentations ayant un rendement de plus de 80 % à 20, 50 et 100 % de charge. D’autres classifications sont apparues, beaucoup plus exigeantes, valeur sous 115 Volts, alimentations standards :
Label /Charge du bloc |
20% |
50% |
100% |
80 Plus |
80% |
80% |
80% |
80 Plus Bronze | |||
80 Plus Argent | |||
80 Plus Platinum |
90% |
92% |
89% |
Sous 230 Volts, alimentations redondantes pour serveurs :
Label /Charge du bloc |
10% |
20% |
50% |
100% |
80 Plus Bronze | ||||
80 Plus Argent | ||||
80 Plus Or | ||||
80 Plus Platinum |
– |
90% |
94% |
91% |
80 Plus Titanium |
90% |
94% |
96% |
91% |
La température.
Une sonde placée à 15 cm du bloc nous donnera la température ambiante, une seconde sonde sera positionnée sur le dissipateur le plus chaud à l’intérieur du bloc.
Nous analyserons le delta, (température intérieure moins température externe), sachant que les différents composants préfèrent une certaine stabilité à ce niveau. Cela nous permettra de mieux appréhender la stratégie de refroidissement du fabricant, démarrage tardif du ventilateur ou anticipé.
Les nuisances sonores.
Trois relevés suivant les phases du test, le sonomètre sera positionné à 5 cm du bloc puis à un mètre. Les nuisances sont générées à partir du ventilateur, elles sont croissantes puisqu’il est thermo régulé sa vitesse est donc indexé sur la charge du bloc.
Nous débuterons nos tests par les tensions, elles sont au nombre de trois, 3,3 V, 5 V et 12 V, si les deux premières sont beaucoup moins sollicitées qu’auparavant le 12 V est resté essentiel. Pour cette tension nous avons résumé les relevés des 12 V processeur et carte graphique sur le même graphique, en dessous les synthèses.
Pour les autres tensions, nous avons représenté les résultats sous forme de synthèse uniquement.
Les limites des prescriptions ATX sont représentées sur l’axe chiffré, à savoir +/-5 % de la valeur nominale.
La Digifanless bénéficiant de deux positions, mono et multi-rail, les mesures se feront sous ces deux modes.
12 volts multi-rail (position par default).
Au niveau du processeur nous avons relevé 0,02 et 0,03 Volts repos/test1 et repos/test2. Pour la carte graphique nous sommes à 0 et 0.02 Volts repos/test 2, négligeable.
12 volts mono-rail.
La chute de tension pour le processeur est de 0.03 et 0.01 V respectivement pour les test 1 et 2, ici aussi c’est négligeable.
Quelque soit le mode de fonctionnement, mono ou multi-rail , les chutes de tensions sont très faibles. Nous pouvons en déduire que dans notre cas et par rapport à notre plateforme de test le mode importe peu.
3,3 et 5 Volts sur connecteur ATX 24 broches, position multi-rail.
Très largement dans les tolérances ATX.
Penchons nous sur le rendement de notre bloc via la puissance consommée
Les graphiques reprennent l’intégralité des relevés pendant les cinq phase de notre test, en dessous les synthèses pour les deux modes, mono et multi-rail.
Puissance consommée.
Ici par contre les différences sont notables entre les deux modes de fonctionnement, visiblement le statut mono-rail se montre plus économe que le muli-rail, entre 5 et presque 20 Watts ça commence à compter.
Nuisances sonores.
Notre Digifanless étant passive au niveau de son refroidissement, il n’y a aucune nuisance sonore.
Enermax signe avec cette Digifanless une alimentation d’un très haut niveau, pour sa première alimentation sans ventilateur c’est une véritable réussite.
La stabilité des tensions est excellente, la consommation très maitrisée et bien sur la discrétion est au rendez-vous.
Le logiciel ZDPMS est complet, il permet un monitoring et certains ajustements comme le mode de fonctionnement ou les tensions de sortie. Sa présentation est simple, l’ergonomie correcte mais nous l’aurions préféré en version française pour une prise en main encore plus facile.
La finition est de bon niveau, nous apprécions le gainage individuel des cordons, le bundle est complet.
Une alimentation fanless d’une puissance équivalente et à label 80 Plus identique coûte en moyenne 170 euros, l’Enermax Digifanless est affichée à environ 240 euros, soit 70 euros de plus. Certes sa grande discrétion et la présence du logiciel est un atout certain, mais à quel prix… Toutefois ces apports technologiques sont très intéressants et seront plus « amortissables » financièrement sur des alimentations plus puissantes, nous pensons que le créneau plus de 700 – 800 Watts est beaucoup plus adapté que celui des moins de 600 Watts, qui est un marché très disputé.
Petite restriction, Enermax insiste sur la position de l’alimentation, la grille d’aération doit être toujours sur le dessus du bloc, si le boîtier possède un emplacement haut non ouvert sur le dessus le montage est impossible.
Label Performance pour cette Enermax Digifanless.
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