Dans une annonce qui a fait l’effet d’une bombe, le Fonds Monétaire International (FMI) propose d’instaurer une taxe mondiale visant spécifiquement le minage de Bitcoin et les data centers d’intelligence artificielle (IA). Cette mesure, présentée comme une réponse à l’inquiétante augmentation de la consommation d’électricité de ces secteurs, suscite de vives réactions et soulève de nombreuses questions.
Une taxe « verte » pour un avenir durable ?
Le FMI justifie cette taxe par la nécessité de réduire les émissions de CO2 liées à la consommation croissante d’électricité de ces industries. Selon ses estimations, cette consommation pourrait atteindre 3,5 % de la demande mondiale d’ici 2027, une perspective alarmante dans un contexte de lutte contre le réchauffement climatique.
Concrètement, le FMI propose une taxe de 0,047 dollar par kWh pour le minage de Bitcoin et de 0,032 dollar par kWh pour les data centers. Cette taxe, qui pourrait rapporter environ 5,2 milliards de dollars aux gouvernements locaux, vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 100 millions de tonnes.
Bitcoin et IA : deux poids, deux mesures ?
Le FMI établit une distinction entre le minage de Bitcoin et les data centers, suggérant que le carbone émis par le premier est plus nocif que celui des seconds. Cette différenciation, justifiée par la localisation géographique des data centers, qui seraient généralement situés dans des zones où l’électricité est plus « verte », est loin de faire l’unanimité. De nombreux experts remettent en question les arguments du FMI. Ils soulignent notamment que le minage de Bitcoin utilise déjà plus de 55 % d’énergies vertes et que cette industrie est capable de se déplacer vers les centrales électriques produisant des surplus gaspillés sans elle.
Par ailleurs, les chiffres avancés par le FMI sur la consommation d’électricité et les émissions de CO2 liées au minage de Bitcoin sont également contestés. Selon certaines estimations, Bitcoin ne représenterait que 0,51 % de la consommation mondiale d’électricité et 0,1 % des émissions mondiales de CO2. Au-delà des débats sur les chiffres et les arguments, cette proposition de taxe soulève des inquiétudes quant à son impact sur l’innovation. Certains craignent qu’elle ne freine le développement de ces technologies émergentes, pourtant porteuses de promesses pour l’avenir.