Découvrez la mutation génétique qui permet à certaines personnes de dormir moins sans conséquences !

Le sommeil, cette activité fondamentale qui occupe environ un tiers de notre vie, reste un domaine largement méconnu. Si pour la majorité d’entre nous, sept à neuf heures de repos nocturne sont essentielles, certains individus semblent défier les lois de la nature. Ils se contentent de quelques heures de sommeil, voire moins, sans pour autant ressentir les effets néfastes que la privation de sommeil engendre habituellement. L’étude d’une mutation génétique offre un éclairage fascinant sur ce phénomène.

Les « court-dormeurs naturels » : une population hors normes

Ces individus, surnommés les « court-dormeurs naturels » (NSS pour Natural Short Sleepers), possèdent une capacité rare : celle de fonctionner parfaitement avec beaucoup moins de sommeil que la norme. Contrairement à ceux qui souffrent de troubles du sommeil ou de carences, ces personnes ne présentent ni fatigue chronique, ni problèmes cognitifs, ni risques accrus de maladies cardiovasculaires ou d’autres complications liées au manque de sommeil. Une récente étude, publiée dans la revue « Proceedings of the National Academy of Sciences », a tenté d’élucider le mystère de cette particularité.

La clé génétique : une mutation au cœur du problème

L’étude s’est concentrée sur un individu de 70 ans, en excellente santé et doté d’une activité soutenue. Malgré un sommeil auto-déclaré de seulement trois heures par nuit, des examens plus précis ont révélé qu’il dormait en réalité en moyenne 6,3 heures par nuit. L’analyse de son ADN a révélé une mutation spécifique dans le gène SIK3 (kinase 3 induite par le sel), un gène jouant un rôle clé dans la régulation du sommeil et de l’éveil.

La mutation identifiée, baptisée SIK3-N783Y, semble influencer la durée du sommeil en modifiant la structure de la protéine associée à ce gène. Pour confirmer cette hypothèse, les chercheurs ont mené des expériences sur des souris de laboratoire, introduisant cette même mutation génétique. Les résultats ont été concluants : les souris mutantes ont dormi en moyenne 30 minutes de moins que les autres souris.

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Comment cette mutation agit-elle sur le corps ?

Le gène SIK3 est responsable de la régulation de certaines protéines qui contrôlent la durée et la profondeur du sommeil. Lorsqu’il est muté, il affecte l’équilibre entre les cycles de sommeil et d’éveil. Cela rend les individus moins dépendants des heures de sommeil nécessaires pour une bonne santé. La mutation SIK3-N783Y modifie la structure de la protéine, perturbant ainsi sa capacité à transférer des molécules de phosphate entre les protéines. Ce changement pourrait expliquer pourquoi certains individus, même avec un sommeil réduit, ne présentent pas les effets typiques du manque de sommeil.

La découverte de cette mutation ouvre de nouvelles perspectives pour la compréhension du sommeil et de ses mécanismes biologiques. Elle suggère que la génétique joue un rôle crucial dans la façon dont nous gérons notre besoin de sommeil. Les court-dormeurs naturels possèdent en quelque sorte un système de gestion du sommeil qui leur permet de fonctionner correctement sans avoir besoin de se reposer aussi longtemps que la majorité des gens.

Applications cliniques et perspectives d’avenir

Cette découverte pourrait avoir des applications cliniques importantes. Elle pourrait, par exemple, aider à mieux comprendre les mécanismes sous-jacents aux troubles du sommeil comme l’insomnie ou l’apnée du sommeil. La recherche pourrait également mener au développement de nouvelles approches thérapeutiques pour améliorer la qualité du sommeil chez les personnes souffrant de ces troubles, en ciblant spécifiquement les mécanismes génétiques impliqués.

Les avancées dans la génétique du sommeil offrent un aperçu fascinant de la façon dont nos corps régulent ce besoin fondamental. Si des mutations similaires à SIK3-N783Y existent chez d’autres individus, cela pourrait expliquer pourquoi certains sont naturellement plus résistants aux effets du manque de sommeil. À l’avenir, ces découvertes pourraient conduire à des traitements personnalisés, permettant à ceux qui ont des troubles du sommeil de mieux comprendre leurs propres mécanismes biologiques et d’adopter des stratégies thérapeutiques plus ciblées.

Ecrit par Cyril Vernhes

Je m’appelle Cyril, 29 ans, et je suis un journaliste avide de technologie. Ma passion pour l’écriture se mêle à mon amour inconditionnel pour tout ce qui est geek, des derniers gadgets aux cryptomonnaies. Lorsque je ne suis pas plongé dans un article ou en train de débattre des dernières tendances tech.