En 2020, Ubisoft a été secoué par une série de rapports faisant état de problèmes généralisés liés à la toxicité et au harcèlement en milieu de travail. Cette situation a entraîné le départ de plusieurs hauts dirigeants de l’entreprise ainsi que de nombreux employés de base, mécontents des conditions de travail au sein de la société. Bien que les problèmes internes d’Ubisoft aient depuis quelque peu perdu de leur visibilité médiatique, il semblerait que les autorités françaises ne laissent pas tomber l’affaire.
Des dirigeants arrêtés en France
Conformément à un article paru dans le journal français Libération, au moins cinq anciens cadres d’Ubisoft ont été arrêtés pour interrogatoire, dans le cadre d’une enquête en vue d’un éventuel procès pénal. Parmi les personnes détenues figure Serge Hascoet, qui avait autrefois dirigé le puissant groupe éditorial d’Ubisoft, responsable de la planification et du contrôle du contenu de tous les jeux publiés par la société. Tommy Francois, protégé de Hascoet, a également été appréhendé.
Alors que des comportements déplacés et des abus de pouvoir avaient été rapportés au sein d’Ubisoft, il semble que les autorités françaises soient prêtes à porter des accusations plus graves, évoquant une « violence sexuelle systémique » au sein de l’entreprise. Une nouvelle allégation révélée par Libération suggère que Tommy Francois aurait incité des employés à retenir de force une collègue lors d’une fête d’entreprise, dans le but de l’embrasser contre son gré. Cette affaire aurait ensuite été minimisée lorsque les faits ont été portés à l’attention des responsables de l’entreprise. Un vidéo explique notamment tout cela :
Malgré les promesses répétées du PDG d’Ubisoft, Yves Guillemot, visant à remédier à la culture toxique de l’entreprise, le collectif « A Better Ubisoft » a déclaré l’année dernière que peu de mesures concrètes avaient été prises pour répondre aux revendications formulées dans une lettre ouverte signée par des centaines d’employés. Parmi ces revendications figuraient :
- L’arrêt de la promotion et de la mutation de délinquants connus d’un studio à un autre, d’une équipe à une autre, sans conséquences. Ce cycle doit prendre fin.
- La demande d’une place collective à la table des décisions, afin d’avoir un réel pouvoir sur l’avenir d’Ubisoft en tant qu’entreprise.
- La promotion d’une collaboration intersectorielle pour définir un ensemble de règles de base et de procédures que tous les studios pourront utiliser pour traiter les infractions à l’avenir.
- L’implication forte des employés ne détenant pas de postes de direction et des représentants syndicaux dans cette collaboration.
Interrogé sur les arrestations de Hascoet et des autres, un porte-parole d’Ubisoft a répondu que l’entreprise « n’a pas connaissance des informations partagées et ne peut donc pas formuler de commentaire à ce sujet« . Par ailleurs, Ubisoft avait annoncé un nouveau service d’abonnement qui n’avait pas plu !