Imaginez associer l’expertise fromagère à la technologie de pointe pour une quête inattendue : la récupération de l’or ! C’est la prouesse réalisée par les chercheurs de l’ETH Zurich. Dans un article publié récemment, le 19 mars 2024, ils dévoilent une méthode révolutionnaire exploitant le lactosérum, sous-produit de nos fromages favoris, pour extraire l’or des montagnes de déchets électroniques qui s’accumulent autour de nous. Cette technique, véritable alchimie moderne, promet de transformer le recyclage en une opération aussi lucrative qu’écologique.
La chimie rencontre la gastronomie
Initiant une alliance surprenante entre biotechnologie et gastronomie, les scientifiques de l’ETH Zurich ont mis au point un processus captivant. Le protagoniste de cette histoire n’est autre que le lactosérum, un liquide riche en protéines obtenue lors de la fabrication du fromage. Ce dernier sert de matière première pour créer un Schwamm moléculaire de protéines. Ce Schwamm a la faculté étonnante de saisir les ions d’or présents dans les déchets électroniques.
Au cœur de cette technologie, les ions dorés sont enchantés dès qu’ils rencontrent le Schwamm. Ils s’y fixent avec une facilité déconcertante, permettant par la suite de les cristalliser en flocons étincelants. Ce n’est que l’avant-dernière étape avant la transmutation finale : ces flocons sont fondus pour obtenir de splendides pépites d’or, prêtes à débuter une nouvelle existence.
Un trésor à bas coût pour une planète préservée
L’éclat de cette innovation ne se mesure pas qu’en carats. En effet, l’extraction de l’or via cette méthode est non seulement plus durable mais également bien moins onéreuse que les process traditionnels d’extraction de métaux précieux. C’est un avantage décisif quand on sait que les coûts de cette technologie sont cinquante fois inférieurs à la valeur de l’or récupéré !
L’intention des chercheurs est claire : il s’agit de pousser plus loin le développement de cette technologie pour l’appliquer à d’autres trésors cachés, tels que les dépôts d’or dans les déchets industriels et les résidus issus de l’industrie des micropuces ou du placage.
Demain : une ruée vers l’or éco-responsable ?
L’horizon des possibilités s’élargit pour ces chercheurs visionnaires qui contemplent déjà l’avenir avec ambition. Il ne s’agit plus de regarder du côté des rivières ou des mines épuisées, mais bien des montagnes de déchets modernes : silicium et placages industriels. Les reliques de notre ère numérique, notamment les micropuces obsolètes, pourraient devenir demain les filons d’une exploitation aurifère respectueuse de notre environnement.
Bientôt, grâce à la persévérance et à l’ingéniosité de la communauté scientifique suisse, les déchets électroniques ne seront plus vus comme une nuisance mais comme une réserve précieuse de ressources, bouleversant ainsi notre perception et notre gestion des déchets électroniques.