Telle une petite brique trônant sur le bureau, le tout dernier mini PC de Gigabyte s’offre une séance de torture cette semaine. Au côté des autres machines du genre, notre Brix sous Intel Broadwell tient-il la comparaison ? Voyons cela de plus près.
Depuis le lancement de l’Intel NUC en 2012 (si l’on compte l’édition sous Sandy Bridge), les divers acteurs du monde informatique s’amusent aussi à sortir des produits sous ce format. Bien que les mini PC ne datent pas d’hier, l’optimisation de l’espace dans le boitier du PC d’Intel propose désormais des tours qui tiennent dans la main. Plus fort, les derniers PC miniatures s’offrent une nouvelle cure pour tenir dans une sorte de clé USB que l’on branche directement sur un port HDMI, à l’instar de la Chromecast de Google.
Et c’est là que l’on arrive sur notre Brix de Gigabyte, après ce petit tour d’horizon de la concurrence. Sans plus de préambule, le mini PC est sobre quant à sa présentation. La boîte dans laquelle nous avons reçu notre Brix affiche, bien entendu l’ensemble de ses atours comme la présence d’une puce NFC, ou encore ses nombreux ports disponibles sur la face avant et arrière de notre modèle. Notre modèle, justement, le voilà : un GB-BXi7H-5500 qui peut se traduire par Gigabyte (#CaptainObvious), processeur Intel Core i7-5500U et un « H ». Cette lettre supplémentaire précise que notre machine est légèrement plus haute que les autres modèles de la gamme. Avec cet ajout d’espace, il est possible de placer un disque dur 2,5 pouces pour s’offrir un peu de stockage à côté du port mSATA disponible sur la carte mère après démontage du bloc. Nous y reviendrons.
Devant, le Brix propose deux ports USB 3.0 et une prise jack combo casque/micro. Pas de surprise de ce côté, tout comme le petit bouton d’allumage que l’on trouve sur le dessus. D’ailleurs, le dessus est laqué noir avec la mention de la marque, que l’on ne peut alors pas louper. A l’arrière, les ports sont assez classiques pour ce type de machines avec deux autres ports USB 3.0, un port Gigabyte Ethernet, un mini-DisplayPort et un HDMI 1.4a. Enfin, nous avons l’alimentation classique avec une prise coudée. De ce côté, on se demande bien pourquoi avoir mis cette prise coudée. Le rangement des câbles sur le bureau ne s’en trouve pas plus aisé, bien au contraire.
De part et d’autre du Brix sous Intel Broadwell, des petites grilles d’aération permettent un certain apport d’air pour le refroidissement du CPU à l’intérieur. Tout comme pour les NUC d’Intel, Gigabyte n’a pas dérogé à la règle et propose un montage par le dessous en dévissant la plaque simplement. On obtient alors deux blocs séparés avec, d’un côté le module de stockage de notre HDD et de l’autre les ports libres de la carte mère qu’il faut remplir.
Simple comme bonjour
Les modules disponibles sont en effet simples à mettre en œuvre. On dénombre deux emplacements SO-DIMM pour la mémoire vive en 1,35V (attention à ce détail) pour un total de 16 Go en DDR3L et une fréquence maximale de 1600 MHz, un emplacement pour le stockage flash au format mSATA et… ce sera tout. En fait, en regardant de plus près, notre modèle dispose également d’une micro carte WiFi Intel démontable supportant le WiFi 802.11ac et le Bluetooth 4.0.
A gauche, le Gigabyte Brix, à droite, l’Intel NUC Broadwell avec le slot HDD et le pad thermique…
Sur notre second bloc, le montage du disque dur est assez aisé. Nous disons assez car nous avons tout de même quelques griefs à faire à son encontre. Certes, mettre quatre vis pour maintenir un HDD n’est pas compliqué en soi. Non, ce qui ne nous plait pas vraiment, c’est l’absence totale de pad thermique que l’on trouve habituellement sur les couvercles du NUC. Pourquoi copier un format si l’on n’en prend pas les bonnes idées ? Avec un pad thermique pour le mSATA et un second pour la RAM (bien que ce dernier n’est peut-être pas franchement nécessaire), nous gagnerons un peu en longévité sur la durée de vie du composant et en stabilité dans des environnements peu ou très hostiles (comme le placard du salon).
Hormis ce léger manque, le montage est simple ; jusqu’au moment d’installer les pilotes pour notre Windows 7 64 bits. Dans la boîte, Gigabyte fournit un CD. Oui, un CD, cette technologie des années 80. Sachant que notre Brix est totalement dépourvu de lecteur CD, cette blague nous fait doucement sourire. Sachant que le CD contient en fait un programme de 50 Mo, nous aurions aimé l’ajout d’une petite clé USB de 128 Mo (pour le même prix qu’un CD) afin d’y brancher notre clé USB d’installation de Windows puis notre clé contenant tous les pilotes de notre machine.
Le bundle offre aussi le support VESA pour fixer le Brix à l’arrière d’un écran
Bon, Gigabyte arrête les blagues à partir d’ici et le reste du test se passe bien, rassurez-vous. La firme taïwanaise vise quel public avec ce format ? On peut ici répondre de manière laconique : le même que celui des NUC. Compact, offrant peu de puissance graphique, mais largement pour de la bureautique, ces mini-machines serviront donc avant tout pour de la saisie de documents, Internet, les mails, écouter de la musique, lire des vidéos sur les plateformes en ligne et bien d’autres activités vidéo ludiques que l’on peut coller sur notre processeur.
Et c’est là que la justesse du choix du CPU devient importante. L’équilibre entre l’iGP et le processeur sur cette génération Broadwell s’améliore depuis Sandy Bridge, il n’y a pas photo. En revanche, entendre encore et encore que l’on peut jouer à tous les titres du moment en Full HD est une utopie. Ou alors, on sacrifie les détails graphiques pour jouer dans un brouillard de pixels jeté violemment à l’écran. D’autant qu’Intel joue dans la fourberie avec ces gammes de processeurs. Un Intel Core i7-5500U, n’affiche pas quatre cœurs et l’hyper-threading en plus, mais seulement deux cœurs et l’Hyper-threading à une fréquence de base de 2,4 GHz et un turbo de 3 GHz. La référence de l’iGP est un Intel HD Graphics 5500 dont la fréquence oscille entre 300 MHz et 950 MHz pour 24 cœurs d’exécution. Le tout remonte un TDP de 15W. C’est pas mal, bien sûr, mais loin d’être suffisant pour rivaliser avec une machine possédant un GPU dédié. Choisir ce CPU parmi les Brix disponibles est tout de même une bonne base pour suivre les âfres et évolutions de ses activités futures.
Une seule question à vous posez : que souhaitez-vous faire avec votre PC ?
Notre Brix joue dans la cours des grands dans son secteur. La puissance de calcul est assez importante pour faire de la retouche photo légère (correction de yeux rouges, balance des blancs, correction diverses sur l’histogramme, etc), mais aussi pour lire des fichiers de sauvegarde Blu-ray en 1080p sur un écran idoine. Le processeur sait gérer tout cela et il le fait bien. D’autant plus quand il le fait en silence. Nos benchmarks synthétiques font souffrir la machine. Mais comme nous sommes sur une petite machine qui n’est pas destinée à fournir du pixel telle une chute du Niagara, on se cantonne sur nos résultats « au feeling ». Et de ce côté, on ne peut pas dire que la machine rame pour toutes les activités que l’on vous a cité juste avant. Jouer à BioShock Infinite en haute qualité nous ramène à 10 fps tandis que Grid 2 remonte à 21 fps toujours en haute qualité et en 1080p. Si l’on sacrifie quelque peu les détails, la jouabilité de ces deux jeux est nettement meilleure mais cela reste tout de même un peu saccadé de temps à autre. Comme nous le disions, cette machine n’a pas pour vocation à remplacer une console de salon, loin s’en faut.
Tout y est : la sortie HDMI, le port RJ45 et deux USB 3.0
Notre configuration s’affiche autour des 550€ selon la boutique en ligne choisie. Un prix de base auquel il faut encore rajouter la RAM, le SSD en mSATA ou taille standard de 2,5 pouces. Pour une machine modeste, cela rajoute donc un billet de 200€ environ pour 8 Go de RAM et un SSD de 128 Go. Si vous avez encore un disque dur à plateaux pour du stockage, le recyclage peut être intéressant pour rajouter un peu de stockage au sein du Brix. Au total, le prix de la compacité s’affiche à 750€ environ avec les concessions qui vont de pair. A savoir également que pour ce prix, le système Windows n’est pas fourni et qu’il faudra donc l’ajouter au panier au moment de passer à la caisse.
Résumons un peu : le dernier Brix est silencieux, même avec ce CPU fonctionnant à plein régime pour les tâches les plus lourdes. Le boîtier est bien conçu, avec de nombreux ports pour y connecter des disques durs externes en USB 3.0 ou encore deux écrans. En revanche, nous notons un oubli sur le refroidissement de notre mSATA où l’on devrait avoir un pad thermique. Pour un ticket à 750€, la concurrence propose aussi des machines équivalentes, mais sans les dimensions du Brix, comme les HP EliteDesk ou encore les Dell Inspiron Small Desktop. On choisit ici des modèles de machines toutes faites, mais, même à monter soi-même, dans cette gamme de prix, les mini machines ne sont pas légion. Pour autant, ces machines, moins compact, proposent un argument de taille : l’évolutivité. Contrairement au Brix et aux autre NUC-like, ces PC là peuvent être modifiés plus tard pour rajouter une carte graphique, si l’iGP d’Intel ne vous suffit pas. Le compromis est donc bien là : évolutivité ou compacité ?
Si vous n’avez pas besoin d’un lecteur DVD et de rajouter plus tard (ou maintenant) une carte graphique, vous pouvez acheter ce Brix sans problème. Il répondra présent pour vos demandes en bureautique avancée. Dans le cas contraire, tournez-vous vers d’autres PC déjà tout montés ou faites le vous-même, dans un format moins tassé. Il ne reste alors plus qu’à sonder vos besoins en matière d’informatique à l’instant t, mais aussi prévoir dans le futur.
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