Au-delà de la polémique sur son efficacité dans le sevrage tabagique ou sur ses effets secondaires à long-terme, la cigarette électronique est indubitablement d’une des inventions les plus emblématiques du début des années 2000. Tout a été dit (ou presque) sur son potentiel dans la lutte contre le tabagisme. Mais quid de la technologie qui l’anime ? Dans cet article, la rédaction vous propose de revenir sur les 4 générations (déjà !) de la cigarette électronique.
First Gen : la cigarette électronique vintage
Les premiers dispositifs de vapotage ressemblaient vaguement à un stylo un peu huppé, avec une petite LED rouge qui s’allumait lorsque l’utilisateur tirait une bouffée. Ces premiers systèmes ont rapidement été mis sur le côté, car incapables de délivrer assez de nicotine au fumeur. En effet, la taille des particules de l’aérosol était trop importante pour arriver aux poumons. Côté hardware, ces premières cigarettes électroniques, essentiellement chinoises, étaient composées d’une cartouche, d’un atomiseur et d’une batterie lithium.
Il s’agissait le plus souvent d’une e-cigarette monobloc avec une batterie, une bobine et un compartiment destiné à accueillir l’e-liquide. Certaines étaient jetables, avec une autonomie allant de trois à trente jours, en fonction de la fréquence d’utilisation. Un capteur électronique de débit d’air déclenché par l’aspiration du souffle était connecté au bec de l’appareil. D’autres modèles plus rudimentaires nécessitaient l’appui prolongé sur un bouton pendant la bouffée.
Côté alimentation, la première génération a jeté les bases. Le chargeur USB a remplacé les piles dès les premiers modèles pour le grand public. Certains fabricants proposaient un étui de charge portable avec une batterie plus puissante, un genre de Powerbank en forme de paquet de cigarettes. A l’époque, les performances en matière de conversion de la solution liquide en aérosol étaient très réduites. La concentration en nicotine était très volatile, avec parfois des pics imprévisibles et des baisses drastiques, parfois avec la même cartouche et dans la même « session » de vapotage. Les premières cigarettes electroniques déployaient une puissance de 3,7 volts, en moyenne.
La deuxième génération : une question de puissance
Il s’agit simplement des cigarettes électroniques de première génération avec une meilleure puissance (jusqu’à 6 volts). Elles ressemblent déjà de moins en moins à des cigarettes à tabac classiques, basculant progressivement vers l’appareil high tech. On remarque aussi l’apparition de la fonction « By Pass », permettant à l’utilisateur de vapoter pendant que son appareil est en charge via câble USB.
Les e-cigarettes de deuxième génération utilisent généralement un réservoir ou un « clearomizer », à remplir avec e-liquide (contrairement aux cartomiseurs qui recevaient des cartouches prêts à l’emploi). C’est le début des « mélanges » d’e-liquide.
Certains modèles utilisent un microphone qui détecte la turbulence de l’air pour activer l’appareil lorsque l’utilisateur inhale. D’autres embarquent simplement un circuit intégré avec un bouton pour l’activation manuelle. La LED indique l’état de la batterie, avec généralement trois couleurs : vert, orange et rouge. Le bouton d’alimentation peut également verrouiller l’extinction de la batterie afin qu’elle ne soit pas activée accidentellement.
Troisième génération : la naissance des mods
Les cigarettes électroniques de troisième génération proposent des puissances variables. Ces « mods » ne contiennent pas de circuits intégrés. Ils sont généralement cylindriques ou en forme de boîte rectangulaire, avec des boîtiers à la finition flatteuse en bois, aluminium, acier inoxydable ou laiton. Certains mods destinés aux vapoteurs expérimentés embarquent plusieurs batteries pour une meilleure puissance mais aussi et surtout une plus grande autonomie.
Les batteries les plus utilisées sont les 18350, 18490, 18500 et 18650. Souvent amovibles, elles peuvent être rechargées extérieurement. L’utilisateur peut donc alterner entre deux batteries pour gagner en autonomie. Les mods permettent de régler la puissance, la tension, ou les deux. La troisième génération marque aussi la « gadgétisation » de la cigarette électronique, avec un petit écran LCD, la liaison à des applications sur smartphone, la gestion de la puissance de vapotage, etc. Côté puissance les mods peuvent monter jusqu’à 8 volts.
Quatrième génération : la cigarette électronique smart
C’est Enovap, une startup française, qui a lancé la Next Gen de la cigarette électronique avec son modèle Smart. Juul, géant américain, lui emboîtera le pas avec un modèle IA qui devrait sortir courant 2021. Les cigarettes électroniques smart embarquent généralement deux réservoirs. Le premier contient du e-liquide avec une certaine concentration de nicotine, le second contient un e-liquide 0 %. Ainsi, le dispositif de vapotage délivre à l’utilisateur une concentration dégressive en nicotine sur plusieurs mois pour favoriser un sevrage progressif et améliorer les chances d’un décrochage définitif.