L’association Halte à l’obsolescence programmée (HOP) a récemment déposé une plainte contre HP, l’accusant de pratiques commerciales douteuses visant à forcer les consommateurs à acheter des cartouches d’encre neuves à des prix exorbitants. Plongeons au cœur de cette affaire qui éclabousse le géant de l’impression.
Des cartouches d’encre au prix fort, une stratégie délibérée ?
HOP accuse HP de mettre en place une stratégie d’obsolescence programmée pour ses cartouches d’encre. Leur prix exorbitant, pouvant atteindre 7 500 euros le litre, est pointé du doigt. L’association dénonce des pratiques qui entravent le reconditionnement et l’utilisation de cartouches d’autres marques, forçant ainsi les consommateurs à se tourner vers les produits HP, souvent plus chers.
Selon HOP, HP utiliserait des mises à jour logicielles pour bloquer l’utilisation de cartouches non originales, y compris celles rechargées par des entreprises tierces. Cette pratique, qui irait jusqu’à désactiver des fonctionnalités de l’imprimante comme le scanner, est vivement critiquée. « HP cherche à tout prix que les cartouches ne soient utilisées qu’une seule fois. C’est malhonnête pour les consommateurs et néfaste pour l’environnement », dénonce Flavie Vonderscher, responsable de plaidoyer chez HOP.
L’impact de l’obsolescence programmée
L’obsolescence programmée dans le secteur de l’impression a un coût environnemental important. La fabrication d’une imprimante représente plus de 80 % de son impact environnemental total, selon l’ADEME. En favorisant le rachat de cartouches neuves plutôt que le reconditionnement, HP contribuerait à l’épuisement des ressources naturelles et à la pollution. Les cartouches pourraient pourtant être réutilisées plusieurs fois avant d’être réellement obsolètes.
Un combat contre l’obsolescence programmée
La plainte déposée par HOP s’inscrit dans un contexte de lutte contre l’obsolescence programmée, un délit en France depuis 2015. Cette action fait écho à celle menée contre Apple en 2020, qui avait abouti à une amende de 25 millions d’euros pour des pratiques similaires. HP n’est d’ailleurs pas le seul fabricant d’imprimantes dans le viseur de la justice. Epson fait également l’objet d’une enquête pour des soupçons de blocage d’impressions sous prétexte de cartouches vides.
Outre le blocage des cartouches, HP est accusé de réduire progressivement la quantité d’encre dans ses cartouches tout en augmentant les prix. Face à la crise du pouvoir d’achat et aux enjeux environnementaux, ces pratiques soulèvent des questions cruciales sur la responsabilité des entreprises. L’affaire HP met en lumière les dérives de l’obsolescence programmée et ses conséquences pour les consommateurs et l’environnement. Elle rappelle l’importance de la vigilance et de la mobilisation face aux pratiques commerciales abusives.