Intel NUC Skull Canyon : Test et Avis

Le NUC Skull Canyon d’Intel est propulsé par un CPU, mais aussi un iGP qui en a dans le ventre. Pour la première fois de votre vie, vous pourrez enfin dire que la GMA 950 envoie du pâté de biches !

Début 2013, Intel dévoile son premier NUC. Mais qu’est-ce donc ? Pour Next Unit of Computing, la firme de Santa Clare cherche une nouvelle voie de développement avec ses puces basse consommation. Si le fondeur n’est pas vraiment le premier à proposer des mini PC, il commence l’aventure donc en 2013, avec un premier modèle avec un CPU petit Celeron 847 (double coeur, 1,1 GHz 17W de TDP, lancé en 2011). Le principe du NUC ? Une carte mère de 4 pouces de côté (10,6 cm) avec tout ce dont on a besoin pour en faire un PC. Donc, cela impose d’avoir le CPU soudé, les autres puces nécessaires au fonctionnement et on y rajoute les slots de RAM ou encore SSD en mSATA. Ensuite, avec un joli châssis cubique, on a aussi les quelques ports autour pour qu’on puisse y brancher clavier, souris, clé USB ou encore le réseau et les sorties vidéos, ici en HDMI 1.4.

intel nuc

De générations en générations, Intel améliore son concept
Si ce premier modèle n’était qu’un coup d’essai pour tâter le terrain, le fondeur sort d’autres références de plus en plus musclées ou proposant d’autres attraits pour les professionnels ou les vidéastes amateurs qui veulent en faire une station vidéo de salon. Certaines versions ont quelques soucis côté refroidissement, ou manquant de quelques ports USB par exemple, mais Intel a fait évolué ses NUC à chaque génération de CPU mobiles lancées, y compris pour les derniers Skylake. Et cette fois, Intel profite des derniers Skylake disposant d’un circuit graphique shooté aux hormones pour lancer un boîtier bien différent de ce que l’on connaît jusque là.

En effet, nous ne sommes plus devant un cube, mais plutôt en face d’une petite plaque un peu épaisse de 2,8 cm en plastique ornée d’une tête de mort. Pour les connaisseurs de la marque, cette tête de mort n’est pas une première puisque nous l’avons déjà vu par le passé sur les plate-formes spécifiques dédiées aux gamers ou aux overclockers. Intel reprend donc un symbole pour démontrer sa force dans le gaming avec son dernier NUC bien nommé NUC6i7KYK ? Nous allons le voir ci-après, bien entendu. Mais avant de commencer à rentrer dans le vif du sujet, il faut que nous vous donnions quelques menus détails sur ce nouveau design.

NUC Skull Canyon 2

Le salon en ligne de mire ?
D’aspect extérieur, en plus de la tête de mort, le fondeur a vraiment fait un sacré boulot sur le design. Cela change vraiment du basique et cubique des autres modèles de la marque. Les designers ont même poussé le dessin du boîtier jusqu’à inclure de jolies têtes de vis sur la plaque du dessus avec un dessin en nid d’abeille. Classe, ce nouveau NUC affiche clairement la couleur en proposant une approche bien plus pour le joueur qui sommeille en nous. Côté dimensions, ce NUC, qui se nomme aussi Skull Canyon, de son logo en tête de mort comme nous le disions plus haut, se rapproche plus de la Nvidia Shield TV, pour vous donner une idée. En effet, à l’intérieur, comme pour la concurrence au caméléon, la dissipation s’offre un bloc de refroidissement déporté sur pratiquement ⅓ de la surface disponible. Normal, puisqu’il faut sortir les 45W de TDP indiqué sur la fiche technique. Et c’est surtout là le truc dans ce Skull Canyon : c’est que notre machine de combat dispose d’un processeur capable de vous arracher le papier-peint rien qu’avec sa soufflerie. Vous avez besoin d’une décapeuse thermique, sortez donc votre NUC ! On en fait un peu trop peut-être, mais les 45W de ce Core i7-6770HQ sont là pour une bonne raison : sa puce graphique intégrée.

8 ans après la GMA 950…
De ce côté, la firme de Santa Clara pousse les watts dans sa dernière révision d’iGP avec sa Iris Pro Graphics 580. Le P580, de son petit nom intime, fait parti de la série GT4e, e pour eDRAM. Dans le détail, ce circuit graphique P580 dispose d’un circuit court de mémoire vive type eDRAM, justement, de 128 Mo. En outre, nous avons ici 72 unités d’exécution graphique contre 48 sur la précédente mouture en GT3e et ses 64 Mo de eDRAM. Bref, ce CPU passe un nouveau cap quant à la capacité de traitement graphique qu’il doit pouvoir nous offrir lors de nos prochains benchmarks et séances de jeux. Mais avant de vous lâcher quelques chiffres, sachez qu’il faut vous acquitter de deux tâches ingrates avant de démarrer la bécane.

 

IMG 20160620 215348Premièrement, l’achat des composants nécessaires à son bon fonctionnement. C’est-à-dire, un SSD au format M.2 en 42 ou 80 mm également compatible NVMe sur bus PCI-Express et un jeu de barrettes de RAM, en DDR4 So-DIMM, qu’il faudra donc vous procurer dans votre boutique préférée. Bon à savoir, lors de votre achat de barrettes de RAM, un informateur particulièrement bien informé (et très proche du dossier des NUC) nous a indiqué que le Skull Canyon est compatible avec les RAM en DDR4-2400 et non pas en 2133. Mieux, avec ce tel kit installé dans le NUC, les performances n’en seront que meilleur pour les jeux vidéo. Malheureusement, nous n’avions pas ce jeu de RAM sous la main et ne pouvons pas confirmer ces dires. En revanche, nous allons en appuyer d’autres, lors des benchmarks.

Enfin une expérience de jeu fluide sur un mini PC !
Justement, une fois que tout ce petit monde est assemblé, avec quatre vis et une dernière pour le SSD, nous pouvons enfin lâcher quelques chiffres après installation de votre Windows, bien entendu.

BioShock Infinite High / Full HD : 22 fps
Tomb Raider 2013 High / Full HD : 25 fps
PCMark 8 Mode normal : 3712 points

Toujours avec notre informateur qui nous donne cette astuce : si vous coupez le mode Turbo Core dans le BIOS de votre NUC, l’iGP va mieux s’exprimer puisque les coeurs du CPU ne produisent pas autant de chaleur. D’autant plus que lorsque vous jouez à un jeu, activer le Turbo Core sur un ou quatre coeurs est pratiquement inutile, sauf pour les RTS nécessitant plus de puissance de calcul sur du court terme pour le déplacement de troupes par exemple. Mais dans bien des cas, ce n’est pas tant le CPU qui limite mais ici notre iGP qui va avoir donc un peu plus de corde pour tirer du pixel frais sur votre écran. Et, si l’on doit vous donner ces chiffres, après modification du BIOS.

BioShock Infinite High / Full HD : 25 fps
Tomb Raider 2013 High / Full HD : 31 fps
PCMark 8 Mode normal : 4469 points

Mais le plus drôle finalement dans tout ça, c’est qu’entre un 1080p et un 720p en High, nous n’avons pas vraiment de différence à l’oeil nu en pleine partie de jeu. Tandis que côté performance, la machine nous offre un peu plus d’images par seconde à l’écran et la fluidité n’est que meilleure. Donc, à vous de pousser le curseur selon votre goût. Mais sachez que voir plus d’images d’une bonne qualité sur un GMA 950, pardon, Iris Pro 580 qu’intègre ce CPU, est vraiment une première chez Intel. A ce propos, le fondeur nous a vendu pendant au moins trois bonnes années, si ce n’est plus, que ses solutions graphiques peuvent rivaliser avec les grosses puces dédiées. Cette fois, nous pouvons enfin dire qu’Intel vient d’atteindre un premier seuil satisfaisant pour jouer dans de bonnes conditions. Il est donc terminé le temps de la fameuse puce GMA 950. Place à l’Iris Pro 580 que l’on aimerait voir un peu plus dans les laptops sur le marché. Trève de bavardage, voici les chiffres en 720p qualité High.

BioShock Infinite High / Full HD : 45 fps
Tomb Raider 2013 High / Full HD : 57 fps

Nous avons pu testé également Overwatch, le dernier jeu à la mode de chez Blibli. Et bien, en 720p, c’est pratiquement du 60 fps en qualité moyenne, avec quelques modifications sur les paramètres pour donner un peu de consistances aux décors. En 1080p, même paramètres, l’iGP descend à 30 fps environ, mais nous n’avons pas ressenti de saccades ou de lags pendant nos parties en LAN. Clairement, ce CPU, qui vaut dans les 434$ pièce (pour 1000 pièces achetées), sort enfin les griffes face à la concurrence. En outre, le NUC Skull Canyon rompt avec le format cubique et propose quelque chose de différent à poser sur le bureau. Si l’on voit aujourd’hui que ce produit signé Intel se propose autour des 749€, auxquels il faut encore rajouter la RAM et le SSD (pas donnés ces deux là), on touche le plafond psychologique des 1000€.

NUC Skull Canyon 3

Êtes vous réellement prêt à lâcher autant d’argent dans une machine comme celle-ci ? Sachant que pour le même prix, vous pouvez vous monter une configuration, certes plus grosse, imposante et certainement moins discrète ? La question est posée. Et pour vous mettre sur la piste de la réponse, nous pouvons vous dire cela : Intel signe là une bécane au format compact, qui offre enfin des performances dignes, et qui peut sûrement encore vous en offrir un peu avec les prochaines versions du pilote graphique. En revanche, on se dit qu’à l’heure d’aujourd’hui, si les jeux de 2015 passent tout juste la barre des 30 fps en moyenne en 1080p, on peut y jouer en 720p sans souci. De plus, le catalogue du vendeur à la vapeur propose aussi une tonne de jeux largement compatible avec ce PC de salon que l’on colle avec plaisir sous la TV avec deux manettes xbox. Cependant, le tableau est rapidement terni avec les nuages gris qui se pointent à l’horizon. Est-ce que ce sera toujours la même chanson lorsque les prochains titres de jeux puisant allègrement dans le DirectX 12 seront de sortie ? Ce n’est pas certain. Et mettre ce prix de 1000€ dans une machine qui a un temps de vie plus limitée qu’une tour imposante… C’est au final, toujours le même débat entre la compacité du PC versus l’évolutivité. A vous de voir l’usage que vous en aurez. Sachez tout de même que si vous sortez régulièrement avec votre PC dans le coffre pour aller jouer avec vos amis, ce PC rentrera plus facilement dans un sac à dos. Tout dépendra ensuite des jeux auxquels vous jouez régulièrement.

Remerciements : Intel et Corsair pour la mémoire Vengeance® 8 Go (2 x 4 Go) DDR4 SODIMM 2 666 MHz

Ecrit par Denis Leclercq