L’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans la fonction publique française marque un tournant significatif dans l’optimisation des services publics. Cette évolution, initiée par le ministre de la Transformation et de la Fonction publique, Stanislas Guerini, et le ministre en charge du Numérique, Jean-Noël Barrot, a déjà commencé à montrer des résultats prometteurs. Cet article explore les diverses applications de l’IA dans la fonction publique et les perspectives d’avenir de cette technologie révolutionnaire.
L’IA au service de la réactivité administrative
L’expérimentation de l’IA générative dans les services publics a conduit à une amélioration notable du temps de réponse aux demandes des usagers. En effet, grâce à l’IA, le temps moyen de réponse est passé de sept jours à seulement trois jours. Cette accélération est le résultat de l’utilisation de l’IA par environ 1 000 agents volontaires pour rédiger des réponses aux avis et commentaires en ligne des usagers. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du programme Services Publics+ de la direction interministérielle de la Transformation publique.
L’adoption de l’IA dans la fonction publique a été bien accueillie tant par les agents que par les usagers. Selon un communiqué conjoint des services de Stanislas Guerini et de Jean-Noël Barrot, 70% des agents ont exprimé un ressenti positif quant à l’utilisation de l’outil IA, et 74% des usagers se sont déclarés satisfaits des réponses apportées.
Albert : un outil d’IA générative « made in France »
L’incubateur IA animé par la direction interministérielle du numérique (Dinum) a mis au point un outil d’IA générative nommé Albert. Ce projet ambitieux vise à créer une solution souveraine, libre et ouverte, spécialement conçue par et pour des agents publics. Albert représente une étape importante vers l’autonomie technologique de la France dans le domaine de l’IA.
Albert sera déployé dans les 2 600 points d’accueil France services, qui constituent un réseau essentiel pour l’accès aux démarches administratives courantes. Les conseillers volontaires de ce réseau seront les premiers à bénéficier de cet outil, marquant ainsi une étape importante dans la modernisation de l’accueil et de l’accompagnement des usagers.
Investissement dans les compétences numériques
Le gouvernement français prévoit la création de 500 postes supplémentaires dans le secteur du numérique en 2024. Ces postes incluront des data scientists, des chefs de produits et des designers. Par ailleurs, un campus du numérique public sera lancé, offrant des formations, en présentiel ou en virtuel, aux agents en poste. Cette initiative vise à maintenir les compétences des agents publics à la pointe dans un secteur en constante évolution.
Renforcement de la présence française dans l’IA mondiale
Jean-Noël Barrot a apporté son soutien à la première expérimentation d’un hub de données francophones, nommé Villers-Cotterêts. Ce projet a pour objectif d’augmenter la présence du français dans les modèles d’IA, un enjeu linguistique et culturel majeur étant donné que moins de 0,2% des données d’entraînement des modèles d’IA sont actuellement en français. Une première version bêta du projet est attendue dans six mois.
L’intégration de l’IA dans la fonction publique française ouvre de nouvelles perspectives pour l’amélioration des services publics. Elle promet une plus grande efficacité, une meilleure réactivité et une personnalisation accrue des services offerts aux citoyens. Avec des projets comme Albert et Villers-Cotterêts, la France se positionne comme un acteur clé dans le développement de solutions d’IA éthiques et souveraines. Ces initiatives, alliées à un investissement significatif dans les compétences numériques, préparent le terrain pour une transformation numérique réussie et durable de la fonction publique.