Le Canada entre dans une phase de confrontation commerciale avec les États-Unis après l’annonce d’une série de nouvelles sanctions économiques de Donald Trump. En réponse, le gouvernement canadien prend des décisions radicales visant à protéger son économie et ses industries locales. L’annulation d’un contrat de 100 millions de dollars avec Starlink et la mise en place d’une taxe à 100 % sur les véhicules Tesla figurent parmi les principales mesures de représailles adoptées.
L’annulation du contrat Starlink : une réponse politique assumée
Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a annoncé lundi que la province renonçait à un contrat signé en novembre avec Starlink, l’entreprise d’Elon Musk spécialisée dans l’accès à Internet par satellite. Cette décision intervient alors que l’entreprise devait fournir une connexion haut débit aux régions rurales du nord de l’Ontario. Ford a justifié cette rupture par la politique tarifaire agressive de Trump, affirmant que l’Ontario ne ferait plus affaire avec des entreprises qui nuisent à l’économie canadienne.
« Nous n’avons pas payé un sou », a déclaré Ford lors de sa conférence de presse, indiquant que la province se désengageait sans pénalité financière. Il a également insisté sur l’importance de privilégier les entreprises canadiennes et locales pour tout projet futur.
Une guerre commerciale qui s’intensifie entre le Canada et les Etats-unis
L’administration Trump a imposé un tarif douanier de 25 % sur les produits canadiens et mexicains dès le 1er février, déclenchant une riposte immédiate d’Ottawa. En réponse, le Canada a mis en place ses propres sanctions, avec une liste de produits américains soumis à une taxe équivalente.
Les magasins d’alcool canadiens ont déjà commencé à retirer les boissons américaines de leurs rayons, incitant les consommateurs à privilégier les produits locaux. Par ailleurs, le gouvernement fédéral prévoit d’élargir la liste des produits touchés pour accentuer la pression sur les États républicains qui soutiennent Trump.
Des sanctions ciblées contre Elon Musk et Tesla
Chrystia Freeland, candidate à la direction du Parti libéral, propose une taxation de 100 % sur les véhicules Tesla ainsi que sur l’alcool américain. Cette stratégie vise directement les entreprises associées à des figures proches de Trump, à l’image d’Elon Musk, considéré comme un soutien actif de l’ancien président américain.
Freeland insiste sur la nécessité d’une riposte proportionnée et stratégique : « Nous devons être très ciblés, très chirurgicaux, très précis. Il s’agit d’envoyer un message clair aux entreprises et aux États qui appuient la politique protectionniste de Trump. »
Une stratégie économique et électorale pour le Canada
Alors que le premier ministre Justin Trudeau s’apprête à quitter ses fonctions en mars, la guerre commerciale avec les États-Unis s’invite dans la course à la direction du Parti libéral. Le futur dirigeant devra poursuivre les négociations et ajuster la riposte face aux décisions de Trump.