L’approbation de la vente de viande de poulet cultivée en laboratoire par le ministère américain de l’agriculture ouvre la voie à une nouvelle ère dans la production de viande, axée sur le respect des animaux selon certains avis. Cette affirmation semble venir d’une démarche de lobbies du secteur.
Le parallèle avec le roman d’anticipation Ravage de Barjavel, nous saute aux yeux. Le peu de recul ne permet pas encore d’affirmer les réels bénéfices. Mais l’industrie de la viande cultivé en laboratoire affirme évidemment que les bénéfices sont salvateurs pour les animaux.
En France, le Sénat s’est penché sur ces technologies en soulevant de nombreuses questions et interrogations. Vous pouvez trouver en fin d’article un extrait de la commission qui a traité le sujet.
En attendant les américains semblent réticents à consommer ce type de produit. D’ailleurs la valeur des entreprises qui développent ces technologies n’ont fait que chuter depuis 3 ans.
Déguster du poulet sans avoir à sacrifier des vies animales ?
Points importants :
- La viande cultivée artificiellement sera disponible dans les restaurants, mais pas dans les épiceries.
- Les cellules sont développées dans des cuves en acier et nourries avec des nutriments.
- Les défenseurs de la viande estiment que c’est un « grand pas » vers un avenir durable.
Le ministère américain de l’agriculture a donné son autorisation aux entreprises californiennes Upside Foods et Good Meat pour la vente de cette viande, communément appelée « viande cultivée en laboratoire » ou « cultivée à partir de cellules« .
Ces entreprises ont précisé que les produits seront disponibles dans certains restaurants et, éventuellement, dans les supermarchés.
Les États-Unis deviennent ainsi le deuxième pays, après Singapour, à approuver la vente de poulet cultivé en laboratoire.
La viande cultivée en laboratoire est considérée comme une solution qui préserve le choix et la vie animale. Uma Valeti, PDG et fondatrice d’Upside, a déclaré que cette autorisation va « changer fondamentalement la façon dont nous consommons de la viande ».
« C’est un grand pas en avant vers un avenir plus durable qui respecte le choix et la vie animale », a-t-elle ajouté.
Le poulet est cultivé dans des cuves en acier à partir de cellules prélevées sur un animal vivant, un œuf fécondé ou une banque de cellules conservées.
Ces cellules sont nourries avec des nutriments similaires à ceux consommés par les animaux.
Après quelques semaines, le produit obtenu est récolté dans le réservoir et façonné en différentes formes, comme un filet de poulet.
La production de viande en grande quantité et de haute qualité est coûteuse, mais certaines entreprises se sont tournées vers les aliments pour animaux de compagnie, où les consommateurs sont moins exigeants.
Les avantages environnementaux remis en question
Bien que la viande cultivée en laboratoire soit présentée comme une alternative respectueuse de l’environnement, des chercheurs de l’université de Californie ont récemment remis en question cette notion dans une étude.
Selon eux, l’impact environnemental de la viande cultivée en laboratoire pourrait être nettement supérieur, en termes d’énergie nécessaire et d’émissions de gaz à effet de serre, par rapport aux méthodes d’élevage traditionnelles, du moins en ce qui concerne la viande de bœuf.
Il convient de noter que cette étude n’a pas encore fait l’objet d’une évaluation par les pairs.
En France, la commission des affaires économiques du Sénat s’est penché sur la question et les incidences de la viande de culture il y a quelques mois :