Après une quinzaine de jours de silence, Pavel Durov, le fondateur et PDG de Telegram, a enfin pris la parole publiquement pour dénoncer l’absurdité de son arrestation récente à l’aéroport du Bourget. Dans un long message publié sur son canal Telegram personnel, il qualifie son arrestation de “surprenante” et met en avant plusieurs arguments pour soutenir sa position.
Des moyens de contact ignorés
Durov souligne d’abord que Telegram dispose d’un représentant officiel au sein de l’Union européenne, dont l’adresse e-mail est publiquement disponible. Il affirme également que les autorités françaises auraient pu le contacter personnellement de nombreuses manières, notamment par le biais du consulat français de Dubaï où il est régulièrement invité. De plus, une “ligne directe avec Telegram pour faire face à la menace du terrorisme en France” aurait été mise en place.
Une action en justice mal dirigée
Le PDG de Telegram estime que l’action en justice aurait dû être intentée contre la plateforme elle-même plutôt que contre lui personnellement. Il dénonce l’utilisation de “lois datant de l’ère pré-smartphone” pour accuser un PDG des crimes commis par des tiers sur la plateforme qu’il gère. Selon lui, cette approche est “erronée” et risque de dissuader les innovateurs de créer de nouveaux outils s’ils peuvent être tenus personnellement responsables des abus potentiels de ces outils.
Durov rappelle que si un accord ne peut être trouvé avec les autorités locales pour maintenir un équilibre entre vie privée et sécurité, Telegram n’hésite pas à quitter le pays concerné. Il cite l’exemple de la Russie, où la plateforme a refusé de remettre les “clés de chiffrement” au gouvernement.
Des efforts de modération reconnus
Le fondateur de Telegram reconnaît que la plateforme n’est pas parfaite, mais il conteste les affirmations selon lesquelles Telegram serait un “paradis anarchique“. Il souligne que des millions de publications et de canaux nuisibles sont supprimés chaque jour, que des rapports de transparence quotidiens sont publiés et que des lignes directes avec des ONG sont en place pour traiter rapidement les demandes de modération urgentes.
Durov admet que l’augmentation soudaine du nombre d’utilisateurs à 950 millions a engendré des difficultés de croissance et facilité les abus. Il promet de faire de l’amélioration de la plateforme son objectif personnel et annonce que des détails sur les travaux en cours seront publiés prochainement.