Pour échapper aux accusations de monopole, Meta révèle la domination d’iMessage face à ses propres apps.

Le géant des réseaux sociaux, Meta, se trouve actuellement dans une position délicate, engagé dans une bataille juridique cruciale pour son avenir devant les tribunaux américains. Confrontée à de lourdes accusations de monopole de la part de la Federal Trade Commission (FTC), l’entreprise dirigée par Mark Zuckerberg risque gros : une décision défavorable pourrait la contraindre à céder deux de ses joyaux, Instagram et WhatsApp. Face à ce péril existentiel, Meta a choisi une ligne de défense pour le moins offensive : détourner l’attention en pointant du doigt un autre titan de la tech, Apple, et sa messagerie iMessage. Une stratégie audacieuse qui vise à démontrer que le paysage concurrentiel est bien plus complexe que ne le prétend l’autorité de régulation.

Une stratégie de défense audacieuse : pointer du doigt un autre géant

Dès le début des hostilités judiciaires cette semaine à Washington, Meta n’a pas tardé à abattre ses cartes. L’entreprise a présenté des documents internes, bien que largement expurgés, pour étayer sa défense. L’objectif est clair : prouver qu’elle n’est pas seule à dominer le marché et que la concurrence est féroce. En mettant en lumière la popularité écrasante d’autres services, Meta espère affaiblir l’accusation de monopole qui pèse sur elle. Cette tactique consiste essentiellement à dire : « Comment pourrions-nous être un monopole alors que d’autres acteurs, comme Apple, occupent une place si prépondérante ? » C’est une tentative de redéfinir les contours du marché pertinent aux yeux du tribunal.

iMessage, l’arme inattendue dans l’arsenal de Meta

Au cœur de cette contre-attaque se trouve la messagerie d’Apple, iMessage. Meta a dévoilé des chiffres d’utilisation hebdomadaire aux États-Unis qui placent le service d’Apple loin devant ses propres applications. Selon les données révélées par The Verge et présentées à l’audience, la répartition serait la suivante :

  • Apple Messages : 88,39 %
  • Instagram : 48,19 %
  • Facebook Messenger : 37,55 %
  • WhatsApp : 36,76 %
  • Snapchat : 23,04 %

Ces pourcentages, s’ils sont avérés et acceptés par le tribunal, dressent le portrait d’un marché où iMessage jouit d’une domination écrasante sur le territoire américain, reléguant les applications de Meta, pourtant considérées comme des leaders mondiaux, à des positions nettement inférieures. L’argument de Meta est simple : la présence d’un acteur aussi puissant qu’Apple avec iMessage invalide l’idée que Meta détiendrait un monopole sur la messagerie ou les réseaux sociaux « personnels ». C’est un argument clé pour contester la vision du marché proposée par la FTC.

imessage

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La FTC face à l’argument de la concurrence élargie

L’accusation portée par la FTC repose sur l’idée que Meta a délibérément racheté Instagram (en 2012) et WhatsApp (en 2014) dans le but précis d’éliminer des concurrents potentiels et d’asseoir sa propre domination sur le marché des réseaux sociaux. L’agence gouvernementale estime que sans ces acquisitions stratégiques, le paysage concurrentiel serait aujourd’hui bien différent et plus dynamique.

Meta réfute vigoureusement cette interprétation. L’entreprise soutient que ses acquisitions ont au contraire été bénéfiques pour Instagram et WhatsApp, leur permettant de croître et d’innover grâce aux importants investissements réalisés par la maison mère. Plus encore, Meta affirme que le marché pertinent ne se limite pas à ses propres plateformes mais inclut une multitude d’acteurs très compétitifs, citant explicitement des géants comme TikTok et YouTube, en plus de la fameuse application iMessage d’Apple. Selon Meta, la FTC adopte une définition beaucoup trop restrictive du marché, ignorant la réalité d’une concurrence intense et multiforme qui caractérise l’écosystème numérique actuel.

L’issue de ce procès antitrust est absolument fondamentale pour Meta. Si l’entreprise échoue à convaincre le tribunal de la pertinence de sa vision concurrentielle et est jugée coupable de pratiques monopolistiques, les conséquences pourraient être sismiques. La perspective d’une scission forcée, obligeant Meta à vendre Instagram et WhatsApp, représenterait un coup dévastateur pour l’empire bâti par Mark Zuckerberg. Cela redessinerait non seulement l’avenir de Meta mais aussi l’équilibre global du secteur technologique. La stratégie consistant à mettre en lumière la position dominante d’Apple est donc bien plus qu’une simple manœuvre juridique ; c’est une tentative désespérée de « sauver sa peau » face à une menace existentielle. L’affaire, qui se déroule actuellement à Washington, est donc suivie avec une attention extrême par l’ensemble de l’industrie technologique et les observateurs du monde entier.

Ecrit par Cyril Vernhes

Je m’appelle Cyril, 29 ans, et je suis un journaliste avide de technologie. Ma passion pour l’écriture se mêle à mon amour inconditionnel pour tout ce qui est geek, des derniers gadgets aux cryptomonnaies. Lorsque je ne suis pas plongé dans un article ou en train de débattre des dernières tendances tech.