Le ciel s’assombrit pour Nvidia, le géant incontesté des semi-conducteurs et figure de proue de l’intelligence artificielle. L’Autorité française de la concurrence, bras armé de la régulation économique, s’apprête à lancer une offensive sans précédent contre l’entreprise américaine. Les soupçons ? Des pratiques anticoncurrentielles qui auraient faussé le jeu sur le marché français, et peut-être au-delà.
Les cartes graphiques au cœur du litige, l’or noir de l’IA sous haute surveillance
Au cœur de cette tourmente se trouvent les cartes graphiques (GPU) de Nvidia, véritables joyaux technologiques indispensables au développement de l’intelligence artificielle. Leur puissance de calcul phénoménale attire les convoitises des géants du numérique, qui les utilisent pour entraîner leurs modèles d’IA toujours plus gourmands en données.
Une perquisition discrète, un secret de polichinelle
L’affaire a débuté en septembre dernier, lorsque les autorités françaises ont perquisitionné les bureaux d’une entreprise soupçonnée de pratiques anticoncurrentielles dans le secteur des cartes graphiques. Si l’identité de l’entreprise n’a pas été révélée à l’époque, Nvidia a depuis confirmé être dans le collimateur des autorités françaises, mais aussi d’autres entités internationales.
Les sanctions potentielles, une épée de Damoclès sur la tête de Nvidia
Les conséquences pour Nvidia pourraient être lourdes. En France, les amendes pour infraction à la législation antitrust peuvent atteindre jusqu’à 10% du chiffre d’affaires annuel mondial de l’entreprise. Un précédent inquiétant existe : en 2020, Apple a écopé d’une amende record de 1,1 milliard d’euros pour des faits similaires.
La France n’est pas la seule à s’intéresser de près aux pratiques de Nvidia. Aux États-Unis, le ministère de la Justice et la Commission fédérale du commerce (FTC) mènent également une enquête conjointe sur le géant américain. La pression s’accentue donc sur Nvidia, qui se retrouve sous le feu des projecteurs des deux côtés de l’Atlantique.