Vous commencez à la connaître, cette marque de barbone : Shuttle. Depuis le lancement en 1983, la firme taïwanaise nous propose le même format de boîtier que l’on connaît aujourd’hui. Le même que l’on vous propose en test aujourd’hui, avec le SH170R6.
Bon, si c’est une première pour vous, cher lecteur, voici un tour du proprio, afin de vous donner une idée de ce qu’est un barbone signé Shuttle. On commence par la boîte en elle-même. 33.2 x 21,6 x 19.8 cm, ce sont les dimensions du châssis, tout en aluminium, pour plus de légèreté. Sur la balance, le SH170R6 fait dans les 4 kg à vide et peut monter jusqu’à bien 10 kg selon les équipements que l’on y glisse dedans. Le barebone a aussi la grande particularité de proposer, d’office, une carte mère et une alimentation. En outre, Shuttle met à disposition son système de refroidissement ICE qui s’adapte sur le CPU. On retrouve d’ailleurs ce même bloc de refroidissement sur nos autres modèles testés comme les DS et XH de la marque (avec un peu d’adaptation).
Rien ne manque sur ce panneau arrière
Pour monter son PC donc, on passe rapidement l’étape du choix du boîtier, de la carte mère, du refroidissement et de l’alimentation; Shuttle nous le regroupe dans son produit. Il faut par la suite, acheter le processeur, ici sur un socket LGA 1151 compatible avec les derniers CPU Skylake d’Intel, la RAM au format DDR4-2133 plein format et par pack de quatre barrettes, un ou plusieurs disques durs (un en 3,5” et un autre en 2,5”), un lecteur DVD (ou graveur, à votre convenance), sans oublier une carte graphique, si vous souhaitez jouer avec votre Shuttle. Bon à savoir, le SH170R6 indique qu’il supporte jusqu’à 95W de TDP pour le refroidissement du CPU. En gros, tous les processeurs Intel Skylake passent dans cette contrainte. Attention cependant si vous souhaitez monter en fréquence à l’avenir avec un processeur au coefficient débloqué. Il n’est pas dit que le refroidissement soit taillé pour.
Vous avez maintenant tout cela en main, il faut passer au montage. De ce côté, aucun risque. La documentation est vraiment bien détaillée sur cette partie délicate du montage. Ils ont même mis un technicien avec des gants blancs pour montrer tout cela. Le plus long sûrement, sera le démontage du refroidissement, puis l’installation du CPU et enfin tout remonter par la suite sans se tromper de sens. En effet, le ventilateur qui va créer l’aspiration à l’intérieur du boîtier pour pousser l’air chaud des ailettes du CPU vers l’extérieur est dans un carénage aluminium lui-même séparé du bloc de refroidissement composé des ailettes, des caloducs et du support mis en contact avec le CPU. Simple, qu’on vous dit. On monte ensuite les disques durs dans le bloc également en aluminium avec les vis fournies. Puis, on installe nos barrettes de RAM. Et enfin, la carte graphique. Pour refermer le boîtier, on replace le bloc DVD/HDD à sa place, au-dessus de la RAM et on connecte les prises d’alimentation sur chaque composant nécessitant un peu de d’énergie pour fonctionner. Si l’on peut donner un conseil pratique ici, faire attention à la gestion des câbles qui n’est pas le point fort de Shuttle. On utilise ici les barres de renforts du châssis pour un suivi naturel du chemin entre l’alimentation et les composants. Certains ne peuvent pas s’appuyer sur ces barres et doivent donc pendre au milieu, ce qui peut nuire au flux d’air. On conseille donc de les regrouper au maximum puis d’en faire un toron bien propre afin de ne pas obstruer au maximum le flux d’air.
Le berceau pour HDD installé à gauche et retiré à droite pour l’installation.
Après le montage, le test de ventilation. En effet, sur ce point, pour celles et ceux qui connaissent bien Shuttle, il n’y a pas beaucoup de surprise ! Le système ICE fonctionne sans problème. La transmission de la chaleur du CPU vers le bloc de refroidissement est impeccable. Même dans les tâches plutôt hardcore, comme FurMark, la ventilation ne s’emballe pas. Si l’on fait un petit tour dans le BIOS de la carte mère, on se prend d’emblée une claque qui nous ramène 15 ans en arrière, au bas mot. Shuttle utilise son BIOS sur l’ensemble de ses produits et cela se voit. Il n’y a pour ainsi dire pratiquement aucune option disponible. Sur ce point, Shuttle doit vraiment revoir son BIOS, depuis le temps que l’on en parle. De fait, le refroidissement n’a pas vraiment d’option sur le pilotage de la vitesse de rotation. Si vous souhaitez le piloter vous-même, il faudra passer par un rhéobus maison afin de monter plus haut dans les tours et donc pousser un peu votre CPU dans ses retranchements. Pour mémoire, nous avons testé avec un Core i3 Skylake qui pousse dans les 65W de TDP. Il n’y a donc pas de quoi faire rougir les ailettes en aluminium, loin de là. La chaleur dégagée à l’arrière n’est pas franchement énorme et donc la ventilation interne, via le flux d’air est bien maitrisé.
Pas simple pour la gestion des câbles ici. A revoir.
De l’autre côté, notre GPU fanless était un peu comprimé dans son emplacement double slot. La paroi externe en alu touchant pratiquement les ailettes de notre carte graphique Asus a permis tout de même d’assurer une dissipation supplémentaire au travers du châssis du SH170R6. Avec une carte graphique à ventilateurs, l’aspiration de fait par les nombreux trous stylisés que l’on trouve vers le bas du boîtier. Ainsi, le GPU peut être refroidit correctement. Il faut savoir que cette technique, qui a fait ses preuves au fur et à mesure des années, n’a pas bouger d’un poil sur les différents Shuttle.
Sans vraiment de surprise…
Nous rappelons ici que notre Shuttle dispose d’une carte mère, du châssis, d’une alimentation dédiée et d’un bloc de refroidissement, pour le prix de 300€. Si ce système vous dit quelque chose, nous aussi. Les Intel NUC et les autres produits du genre s’articulent aussi sur les mêmes pièces, ou presque. Hormis le CPU qui est monté dans le PC, il faut rajouter la RAM, le disque dur (M.2 ou SSD/HDD classique) pour un tarif sensiblement le même. Pour autant, Shuttle a un avantage indéniable : son évolutivité. Pour le prix demandé, il est aussi possible de rajouter une véritable carte graphique, que l’on pourra changer d’ici quelques années si elle peine à fournir assez de puissance pour les nouveaux jeux et moteurs graphiques. On pourra y rajouter bien plus de RAM puisque nous avons quatre slots à disposition. En bref, si vous cherchez l’évolutoin future de votre machine, mais que la forme compacte est un critère primordial, ce SH170R6 est ce qui se fait de mieux à l’heure actuelle. En revanche, si pour vous, le jeu vidéo n’est pas une priorité, ou que vous ne cherchez qu’une machine pour de la bureautique, autant aller vers l’autre rayon de mini PC qui vous offrira autant de performances, dans un format bien plus petit.