Des archéologues ont récemment fait une découverte fascinante en Égypte : 52 momies, dont 13 dotées de langues en or. Cette pratique, qui peut nous sembler étrange aujourd’hui, témoigne des croyances et des rituels funéraires de l’Égypte ancienne.
Le pouvoir de la parole dans l’au-delà
L’Égypte antique était imprégnée de croyances relatives à la vie après la mort. La momification, processus complexe de conservation du corps, en est la manifestation la plus connue. Mais pour les anciens Égyptiens, préserver le corps n’était qu’une étape. Il fallait également s’assurer que le défunt puisse naviguer dans l’au-delà et communiquer avec les dieux. C’est là que les langues d’or entrent en jeu.
Ces amulettes, placées dans la bouche des momies, avaient pour but de permettre aux défunts de parler dans l’au-delà. Elles symbolisaient le pouvoir de la parole, essentielle pour plaider sa cause devant Osiris, le dieu des morts, et obtenir l’accès au paradis.
Un aperçu rare des pratiques funéraires de l’époque ptolémaïque
Les momies à langues d’or ont été découvertes dans l’ancienne ville d’Oxyrhynque, datant de l’époque ptolémaïque (305 av. J.-C. à 30 av. J.-C.). Cette période, marquée par la domination grecque sur l’Égypte, a vu se développer des pratiques funéraires spécifiques, mélangeant traditions égyptiennes et influences hellénistiques.
La découverte de ces momies offre ainsi un aperçu précieux sur les rituels de cette époque. Les archéologues ont également mis au jour des textes rituels, des inscriptions, des scarabées, des amulettes et des vases canopes, autant d’éléments qui enrichissent notre compréhension de la vie et de la mort dans l’Égypte ptolémaïque.
L’or, symbole de protection et de divinité
L’or, métal précieux et inaltérable, était associé à la divinité et à l’éternité dans l’Égypte ancienne. Son utilisation dans les rites funéraires visait à protéger le défunt et à faciliter son passage dans l’au-delà.
Outre les langues d’or, les archéologues ont également découvert des ongles en or sur certaines momies. Ces éléments, tout comme les amulettes représentant des divinités, témoignent de l’importance de l’or dans les croyances funéraires égyptiennes.
Une découverte exceptionnelle dans un contexte de pillages
La découverte de ces momies à langues d’or est d’autant plus remarquable que les tombes anciennes ont souvent été la cible de pillages au cours des siècles. Les objets précieux, dont l’or, étaient dérobés pour leur valeur monétaire, privant ainsi les archéologues d’informations cruciales sur les pratiques funéraires.
Dans ce contexte, la découverte d’une tombe intacte, contenant des momies ornées d’or et accompagnées d’objets rituels, est un événement rare et précieux. Elle permet aux chercheurs de reconstituer les croyances et les pratiques d’une époque révolue, et de mieux comprendre la fascination des anciens Égyptiens pour la vie après la mort.
Un témoignage artistique vibrant
Les momies à langues d’or ne sont pas les seuls trésors découverts dans la tombe d’Oxyrhynque. Les archéologues ont également été frappés par la richesse et la diversité des œuvres d’art présentes.
Des peintures colorées ornent les murs de la tombe, représentant des scènes de la vie quotidienne, des divinités et des symboles religieux. Le plafond est décoré d’une représentation de la déesse du ciel Nout, entourée d’étoiles et de bateaux transportant d’autres dieux. Ces œuvres d’art, d’une grande valeur esthétique et historique, témoignent du raffinement et de la complexité de la culture égyptienne.
Cette découverte exceptionnelle nous rappelle que l’Égypte ancienne, malgré les siècles passés, continue de nous fasciner et de nous livrer ses secrets. Les momies à langues d’or, symboles de la quête d’éternité et du pouvoir de la parole, nous invitent à un voyage dans le temps et dans l’imaginaire d’une civilisation qui a marqué l’histoire de l’humanité.