Silverstone est un constructeur spécialisé dans le haut-de-gamme qu’on connaît ici chez 59Hardware tout particulièrement pour ses boîtiers ou ses alimentations. Mais ce dont on se souvient souvent moins, c’est que Silverstone dispose également d’un large panel d’accessoires en tous genres et aussi que Silverstone est un spécialiste du refroidissement.
Cela passe par une vaste gamme de ventilateurs, bien sûr, mais également par un catalogue conséquent de dissipateurs CPU.
C’est sans doute pour réparer cette omission que le fabricant nous aura fait parvenir un échantillon de test de l’AR03, digne représentant de la gamme refroidissement par air de Silverstone, appartenant à la gamme Argon. C’est donc dans cette optique que nous l’avons soumis à notre sempiternelle batterie de test, OCCT en tête afin d déterminer sa capacité de refroidissement, non sans prendre soin de mesurer les nuisances sonores en fonctionnement et d’éprouver par l’exemple l’aisance avec laquelle (ou sans laquelle) l’AR03 peut être monté sur une carte-mère.
Et c’est ce que nous vous proposons de découvrir dès la page suivante.
Plateforme de test :
– Processeur : Processeur AMD Phenom II x 4 965 3.4 GHz
– Carte mère : Carte-mère MSI 890GXM-G65 micro ATX
– Carte graphique : MSI HD 7790
– Mémoire : 1 x 8 Go Kingston HyperX Blu DDR3 1333 MHz
– SSD : Intel 510 Series 120 Go
– Alimentation : BeQuiet! Straight Power 680 Watts
– Boîtier : Aerocool Dead Silence micro ATX
Logiciels utilisés
– Système d’exploitation : Windows 7 64 Bits
– OCCT 4.4.0
Les tests seront pratiqués la plate-forme montée dans un boîtier, aujourd’hui l’Aerocool Dead Silence micro ATX.
Les relevés seront effectués deux fois pour éviter un disfonctionnement éventuel, une moyenne sera effectuée entre les quatre cœurs de notre processeur.
Le protocole du test de refroidissement :
Nous allons utiliser le logiciel OCCT et laisser reposer la configuration pendant 30 min pour relever la température au repos, la valeur la plus élevée sera retenue et nous ferons une moyenne des quatre cœurs en une donnée.
Nous lancerons un test d’une heure puis observerons un temps de repos de 30 min entre chaque test. Nous réaliserons nos tests à différentes tensions afin de voir l’impact réel sur la température, pour cela nous avons retenu les tensions suivantes de 4.5, 7.5 et 12 Volts. Si toutefois, pendant un test la température du processeur se trouve au-dessus de 75°C, nous considérerons le test comme un échec car nous avons réglé de bios de telle manière que le pc redémarre lorsque cette température est atteinte.
Nous avons utilisé de la pâte thermique Arctic Cooling MX4 au lieu de celle fournie par Silverstone.
Mesures sonores
Le sonomètre sera situé à 15 cm du ventirad pour que le souffle ne perturbe pas les mesures. Un second relevé sera effectué à 1 mètre. Les deux prises s’effectuent panneau gauche enlevé, car le rôle du boîtier au niveau de l’affaiblissement acoustique est énorme, difficile donc de généraliser.
Il est évident que tester dans un boîtier performant, les résultats seront nécessairement meilleurs et en tout état de cause, très différents de ceux qui sont obtenus avec un boîtier milieu de gamme.
Nous allons tester la tension de démarrage du ventilateur et relever son niveau sonore à 4.5, 7.5 et 12 volts.
Ce que nous faisons d’ordinaire mais pas aujourd’hui.
Le test du montage
Nous démarrons par l’examen des notices, application de la pâte thermique, identification des différents éléments correspondant à notre processeur et carte mère. Nous accordons une importance à l’accessibilité de la mémoire et du connecteur 4 broches pour le processeur. Pour un non-initié, la tâche peut se présenter comme étant très ardue, celle-ci incluant bien souvent le démontage du support existant donc de la carte mère.
Glossaire
Caloducs : Un caloduc se présente sous la forme d’une enceinte hermétique qui renferme un fluide en équilibre avec sa phase gazeuse et sa phase liquide, en absence de tout autre gaz. A un bout du caloduc, celui près de l’élément à refroidir, le liquide chauffe et se vaporise en emmagasinant de l’énergie provenant de la chaleur émise par cet élément.
Ce gaz se diffuse alors dans le caloduc jusqu’au niveau d’un dissipateur thermique (ou d’un autre système de refroidissement) où il sera refroidi, jusqu’à ce qu’il se condense pour redevenir à nouveau un liquide, et céder de l’énergie à l’air ambiant sous forme de chaleur… Source Wikipédia.
PWM : Pulse Width Modulation, c’est un concept de commande de ventilateur par un espacement de la durée d’alimentation. Reconnaissable à son connecteur 4 broches au lieu de 3, il se veut plus souple et plus rapide que le réglage par variation de tensions.
CFM : Cubic Feet Minute, en le multipliant par 1.7, vous connaîtrez la capacité de déplacement d’air en m3/heure d’un ventilateur.
HDT : Certains ventirads sont équipés de cette technologie, la surface utile en matière de refroidissement n’est constituée quasiment que par la jonction caloduc/processeur. L’aluminium présent sur la base jouant plus un rôle de support des caloducs et de montage.
De plus, dans la plupart des cas, il n’est pas en contact avec la pièce à refroidir et en est éloigné de quelques dixièmes de millimètre.
Pression statique : C’est une des composantes de l’évaluation d’un flux avec le débit (CFM). Il s’agit, pour simplifier, de la force de l’air. Elle est indispensable en refroidissement processeur dans la mesure où le débit doit rester important en sortie de radiateur pour évacuer les calories prélevées.
Pour avoir une pression statique importante, plusieurs éléments entrent en ligne de compte, la géométrie des pales, (surface et courbures notamment), et la vitesse de rotation. Pour les courbures des pales, les ventilateurs « épais » sont nettement plus adaptés. A vitesse équivalente, un 120×32 sera forcément plus à l’aise qu’un 120×25 ou même un 140×25.
Donc 2 ventilateurs peuvent posséder des caractéristiques en termes de débit identiques mais des pressions statiques très différentes. Une forte pression statique est nécessaire partout où la circulation d’air est difficile : petits orifices de ventilation, obstacles … Le radiateur d’un ventirad est assimilable à un obstacle.
Dans le cadre d’une ventilation boîtier et si ce dernier n’est pas trop encombré, la notion de pression statique est un peu moins importante, le débit et la discrétion sont à mettre en avant. Par contre, pour information, un boîtier vide réduit le débit d’environ 15%, un boîtier bien rempli de près de 60%, quand on vous dit de bien ranger vos câbles !
Pâte thermique :Le but principal d’une pâte thermique est d’assurer un contact optimal et d’éviter la présence d’air entre les surfaces d’un composant et de son système de refroidissement (souvent un dissipateur thermique). Ces surfaces possédant de nombreuses micro porosités (trous, bosses), de l’air est présent entre le composant et le dissipateur. L’air étant un mauvais conducteur thermique, le transfert thermique s’effectue ainsi moins bien.
L’application de pâte thermique permet de remplir ces imperfections par une substance dont la conductivité thermique est beaucoup plus élevée que celle de l’air. La surface de contact entre le composant et le dissipateur est ainsi plus importante et donc le transfert thermique va s’effectuer plus efficacement.
La pâte thermique sert également parfois à maintenir le dissipateur sur le composant, certaines pâtes étant très collantes. C’est par exemple le cas de certains dissipateurs destinés à refroidir les circuits intégrés mémoires des cartes graphiques, où seule la pâte thermique (qui prend parfois la forme d’un morceau de Scotch double-face) les fait tenir en place.
Le paramètre le plus important d’une pâte thermique est sa conductivité thermique, exprimée en watt par mètre-kelvin (c’est-à-dire en W/(m×K), à ne pas confondre avec W/mK : watt par millikelvin). Une pâte thermique à base de silicone a une conductivité thermique comprise entre 0,7 et 0,9 W/(m×K), tandis que celle d’une pâte à base d’argent est comprise entre 2 et 3 W/(m×K), voire plus. À titre de comparaison, à une température de 20°C, la conductivité thermique du cuivre est de 401 W/(m×K), celle de l’argent de 429 W/(m×K), et celle de l’air de 0,0262 W/(m×K, à une pression d’un bar).
Le Silverstone AR03 est un ventirad au format tour, qui se présente sous la forme très classique d’un radiateur qui se compose en large majorité d’aluminium (les ailettes) mais également de cuivre (les caloducs, au nombre de six, six mm de diamètre), qui se rejoignent à la base du radiateur afin de former une zone de contact direct avec le CPU.
Le radiateur seul mesure 140 mm de profondeur sur 50 mm de largeur sur 159 mm en hauteur, auxquels on peut rajouter 25 mm ou 50 mm en largeur selon qu’on aura placé un ou deux ventilateurs de 120 mm sur l’AR03 et pèse 560 grammes.
Bien que livré avec un unique ventilateur de 120 mm, l’AR03 en accepte facilement deux, deux jeux de fixation en caoutchouc sont d’ailleurs fournis, tout comme un câble en Y PWM pour les brancher sur l’unique prise CPU Fan de la carte-mère.
Silverstone en parle comme d’un ventilateur capable de tourner entre 1000 et 2200 tours par minute, de produire un débit d’air compris entre 37.2 et 81.4 CFM et d’un niveau sonore en fonctionnement s’étalant entre 16 et 33 dB(A). Silverstone le décrit également comme ne démarrant qu’à partir de 7 Volts, ce qui se vérifie dans les faits.
L’AR03 s’adaptera sans problème à tous les sockets récents AMD : AM2, AM2+, AM3, AM3+, FM1, FM2 et FM2+, sans oublier les sockets Intel LGA 775, 115x, 1366 et 2011.
Dans les faits, on trouve l’AR03 à partir de 45 euros TTC hors frais de port.
L’AR03 est basé sur un système de fixation à la carte-mère très courant, reposant sur une plaque de rétention, identique à celui du LEPA LV-12 par exemple.
On commence par venir positionner la dite plaque de rétention à l’arrière de la carte-mère,
Puis on prendra soin de placer les rondelles de caoutchouc qui viendront limiter la pression exercée sur les points de fixation du radiateur à la carte-mère, avant de visser les supports
sur lesquels reposeront l’armature de soutien du radiateur, lesquels consistent en deux plaques de métal usinées de manière à ce que la barre de renforcement vienne maintenir définitivement le radiateur en place.
On fixera ensuite définitivement le radiateur et sa barre de renforcement au moyen de deux écrous, exactement à l’image de ce que propose le LEPA LV-12 que nous testions précédemment.
L’AR03 est vendu avec un ventilateur de 120 mm fabriqué par Silverstone et est livré avec deux jeux de fixation en caoutchouc blanc, ressemblant fortement à des silentblocks dont l’extrémité arrondie prendrait place dans les ailettes du radiateur et dans une sorte de gouttière verticale.
Un système plutôt efficace et qui absorbe assez bien les vibrations produites par le ventilateur en fonctionnement et qui, chose suffisamment rare pour être soulignée, permet à la fois un montage et un démontage aisé. Bref, une très bonne surprise.
Force est maintenant de constater que l’AR03, même pourvu de son ventilateur, ne gêne en rien le montage de barrettes mémoire, pas plus que celui d’une carte graphique, de même que sa hauteur étant limitée, on le rappelle, à 159 mm, il devrait prendre place dans la majorité des tours ATX du marché.
En résumé, un montage simple et un encombrement réduit, que demander de plus en somme ?
Avant de passer aux résultats des tests de refroidissement à proprement parler, nous nous devons de préciser que l’AR03 n’a pas passé le test de température à 4.5 Volts (deux minutes), mais on ne pourra pas dire que Silverstone ne nous aura pas prévenu car cela est stipulé, blanc sur bleu, sur la boîte que son ventilateur ne se lance qu’à partir de 7 Volts.
Il peut toutefois tourner à 4.5 Volts, mais seulement s’il profite de l’élan accumulé en ayant été lancé juste avant à tension supérieure, sans cela par contre c’est mission impossible.
Cela s’en ressent forcément dans les relevés de température que voici.
On remarque, grâce aux résultats obtenus, que, bien que les relevés optimaux se situent, fort logiquement d’ailleurs, à 12 Volts, les relevés à 7.5 Volts ne sont pas tellement inférieurs, prouvant une très bonne capacité de refroidissement à ce niveau de réglage mais également que le gain en puissance, tout de même significatif, n’est pas vraiment proportionnel à la montée en vitesse du ventilateur et surtout que ce gain ne compense pas les nuisances sonores occasionnées.
Comme nous le mentionnions un peu plus tôt, le ventilateur de l’AR03 peut se montrer bruyant à 12 Volts, comme bon nombre d’autres d’ailleurs, mais sensiblement moins que celui par exemple du LV-12 de LEPA, beaucoup plus silencieux, mais participe à conditionner les performances finales du LV-12 dans le moyen et pas plus.
A 7.5 Volts toutefois, la turbine se fait beaucoup plus discrète, à peine audible de loin et audible de près. A 4.5 Volts, le bruit du ventilateur est imperceptible de loin et vraiment très faiblement audible de près.
En résumé, des performances qui tardent à peu à se montrer, 7.5 Volts, mais qui sont au rendez-vous. Une situation similaire à celle du Prolimatech Samuel 17, mais avec une puissance de dissipation bien supérieure dans le cas de l’AR03.
Silverstone nous livre aujourd’hui un ventirad avec lequel il faudra compter, qui n’est certes pas dépourvu de défauts, mais qui ne manque pas non plus de qualités.
Ainsi on déplorera que l’AR03 n’ait pu passer le test de température à 4.5 Volts, il est cependant loin d’être le seul dans ce cas, sans doute qu’il est utopique d’espérer refroidir à 4.5 Volts un processeur aussi gourmand en énergie que le Phenom II 965 (125/140 Watts de TDP selon le modèle), mais au-delà de cette tension, les performances sont au rendez-vous, parfois au prix du silence (12 V).
A part cela, rien d’autre défaut vraiment pénalisant à signaler, sinon d’ajouter, dans un tout autre registre, que le montage (et le démontage) de l’AR03 se montre(nt) des plus aisés et le système de fixation des ventilateurs en caoutchouc remplit avec bonheur le rôle qui lui a été attribué.
Peut-être pas la solution au meilleur rapport quantité-prix (quoique indubitablement parmi les meilleurs pour la gamme de prix, voir notamment la comparaison avec le LEPA LV-12 qui tourne en défaveur de ce dernier), mais la qualité Silverstone est bel et bien là, ce qui nous pousse au final à vous recommander cet AR03 (en attendant mieux, si meilleur il y a).
|
|