Nous poursuivons nos tests de refroidissement liquide avec aujourd’hui un petit tour chez Cooler Master, ce n’est pas un mais deux produits de ce fabricant que nous allons tester.
Nous allons examiner les deux modèles phares de la marque, le Nepton 120 XL et son grand frère le Nepton 240M, l’un embarque un radiateur de 120 mm et l’autre un 240 mm, cela ne signifie pas que le plus grand possède une surface de dissipation double par rapport au plus petit, car le 120XL est une version « XL » son radiateur mesure 38 mm de profondeur contre 27 mm pour le 240M.
Le mystère va s’épaissir davantage lorsque je vous aurai annoncé qu’ils sont livrés avec deux ventilateurs de 120 mm. Nous avons donc affaire à un « gros » 120 mm et à un 240 mm plus « standard ».
Difficile de définir Cooler Master en quelques lignes, nous pourrions les qualifier de multi-spécialiste car c’est la premier adjectif qui vient en tête. Pour le refroidissement, sa gamme repose sur de l’air-ccoling avec 13 modèles, le watercooling est présent sous la forme AIO (All In One), neuf références sont proposées, Cooler Master est donc loin d’être un amateur dans ce domaine.
Nos deux antagonistes présentent certaines pièces communes tel que l’ensemble waterblock/pompe par exemple et les ventilateurs.
Comme précité le radiateur du 120XL est assez « épais, velui de 240M plus classique, les deux tuyaux le menant à la pompe sont gainés de façon à éviter leurs écrasements et donc des pertes de charge.
Le waterblock/pompe possède une large base en cuivre, un capot en plastique coiffe l’ensemble. Sur le dessus de ce dernier le logo Cooler Master qui s’illumine en fonctionnement.
Les ventilateurs sont des Silencio FP 120, ils possèdent 5 pales très incurvées et sont annoncés par Cooler Master comme étant très discrets. Sa technique de guidage LDB repose sur la circulation interne d’huile qui créé un film au niveau des paliers, cela contribuerait à une longévité de 160 000 heures.
Une protection anti-bourrage est également implantée, le ventilateur redémarre automatiquement lorsque les pales sont à nouveau libres de tout obstacle.
Pas de logiciel livré donc aucun monitoring ni contrôle et encore moins de création de profils, il faudra en passer par le bios, nous le découvrirons lors de nos tests
Une plaquette universelle est fournie (AMD & Intel), elle se positionne au dos de la carte mère, les entretoises se placent sur le dessus des vis les fixent sur la plaquette.
Des plaquettes se fixent par vissage de part et d’autre de l’ensemble waterblock/pompe selon le socket, AMD ou Intel. Ces plaquettes sont équipées de vis qui se positionnent dans les entretoises, l’ensemble est à serrer « en croix ».Sur les Nepton 120XL & 240M deux ventilateurs sont livrés, si pour le montage sur le 240M il est classique donc sur une face flux soufflant au travers du radiateur vers l’extérieur, sur le 120XL ils se montent sur les deux faces en push-pull. Deux montages sont possibles, second ventilateur à l’intérieur du boîtier ou positionné à l’extérieur et vissé au travers de la grille du coffret sur le radiateur. C’est un montage qui peut être pratique dans le cas d’un intérieur de coffret très encombré, montage second ventilateur à l’intérieur 95 mm de profondeur et à l’extérieur 70 mm. A noter la présence de bracelets en matière souple à poser entre le ventilateur et le radiateur pour limiter les éventuelles vibrations.
Un cordon en Y est livré pour raccorder les deux ventilateurs sur un seul et unique connecteur PWM, c’est sur le connecteur dédié au ventirad qu’il faut le brancher il assurera via le bios la régulation de la vitesse des ventilateurs ; l’alimentation de l’ensemble waterblock/pompe se branche sur un autre connecteur standard de la carte mère.Un montage propre et assez simple, la notice ne comporte que des images mais très explicites.
Nous avons opté pour une plateforme totalement fanless, à l’exception du système de refroidissement du processeur bien sur, c’est un AMD FX 4130 Black Edition à 3,8/ 3,9 GHz (base/ boost) qui sera notre processeur témoin, il affiche un TDP de 125 Watts.
Pour se rapprocher d’une utilisation réelle, cette plateforme sera montée dans un boîtier au format Lan Box, le Cooler Master HAF XB, il se prête particulièrement bien à ce type d’exercice de part une très grande accessibilité à la carte mère par le dessus, mais aussi ses emplacements de dissipation.
Les différents mesures s’effectueront à la fréquence de base du processeur, nous procéderons à son overclocking maximum stable, pour nos mesures de base le processeur sera équipé de son dissipateur d’origine.
Le test comportera trois phases,
– Une période sous Windows que nous qualifierons de repos,
– Nous passerons ensuite au test avec IntelBurnTest, ce bench met le processeur en charge d’une façon très intensive,
– Un retour sous Windows conclura le test.
Nous relèverons la vitesse du ventilateur du dissipateur et la température du processeur sous les deux cadencements (base et OC). La température ambiante sera également relevée, nous en déduirons un delta (température processeur moins température ambiante).
Le graphique représente les deltas des températures (rouge) et la vitesse du ventilateur (bleu) sous les deux phases du test, à côté les synthéses.
Enfin nous conclurons par les nuisances sonores, les valeurs maximales seront mesurées sous les deux phases du test, repos et en charge, elles s’effectuerons à 10 cm sur le dessus du boîtier
Glossaire
Caloducs : Un caloduc se présente sous la forme d’une enceinte hermétique qui renferme un fluide en équilibre avec sa phase gazeuse et sa phase liquide, en absence de tout autre gaz. A un bout du caloduc, celui près de l’élément à refroidir, le liquide chauffe et se vaporise en emmagasinant de l’énergie provenant de la chaleur émise par cet élément.
Ce gaz se diffuse alors dans le caloduc jusqu’au niveau d’un dissipateur thermique (ou d’un autre système de refroidissement) où il sera refroidi, jusqu’à ce qu’il se condense pour redevenir à nouveau un liquide, et céder de l’énergie à l’air ambiant sous forme de chaleur… Source Wikipédia.
PWM : Pulse Width Modulation, c’est un concept de commande de ventilateur par un espacement de la durée d’alimentation. Reconnaissable à son connecteur 4 broches au lieu de 3, il se veut plus souple et plus rapide que le réglage par variation de tension.
CFM : Cubic Feet Minute, en le multipliant par 1.7, vous connaîtrez la capacité de déplacement d’air en m3/heure d’un ventilateur.
HDT : Certains ventirads sont équipés de cette technologie, la surface utile en matière de refroidissement n’est constituée quasiment que par la jonction caloduc/processeur. L’aluminium présent sur la base jouant plus un rôle de support des caloducs et de montage.
De plus, dans la plupart des cas, il n’est pas en contact avec la pièce à refroidir et en est éloigné de quelques dixièmes de millimètre.
Pression statique : C’est une des composantes de l’évaluation d’un flux avec le débit (CFM). Il s’agit, pour simplifier, de la force de l’air. Elle est indispensable en refroidissement processeur dans la mesure où le débit doit rester important en sortie de radiateur pour évacuer les calories prélevées.
Pour avoir une pression statique importante, plusieurs éléments entrent en ligne de compte, la géométrie des pales, (surface et courbures notamment), et la vitesse de rotation. Pour les courbures des pales, les ventilateurs « épais » sont nettement plus adaptés. A vitesse équivalente, un 120 x 32 sera forcément plus à l’aise qu’un 120 x 25 ou même un 140×25.
Donc 2 ventilateurs peuvent posséder des caractéristiques en termes de débit identiques mais des pressions statiques très différentes. Une forte pression statique est nécessaire partout où la circulation d’air est difficile : petits orifices de ventilation, obstacles … Le radiateur d’un ventirad est assimilable à un obstacle.
Dans le cadre d’une ventilation boîtier et si ce dernier n’est pas trop encombré, la notion de pression statique est un peu moins importante, le débit et la discrétion sont à mettre en avant. Par contre, pour information, un boîtier vide réduit le débit d’environ 15 %, un boîtier bien rempli de près de 60 %, quand on vous dit de bien ranger vos câbles !
Pâte thermique :Le but principal d’une pâte thermique est d’assurer un contact optimal et d’éviter la présence d’air entre les surfaces d’un composant et de son système de refroidissement (souvent un dissipateur thermique). Ces surfaces possédant de nombreuses micro porosités (trous, bosses), de l’air est présent entre le composant et le dissipateur. L’air étant un mauvais conducteur thermique, le transfert thermique s’effectue ainsi moins bien.
L’application de pâte thermique permet de remplir ces imperfections par une substance dont la conductivité thermique est beaucoup plus élevée que celle de l’air. La surface de contact entre le composant et le dissipateur est ainsi plus importante et donc le transfert thermique va s’effectuer plus efficacement.
Le paramètre le plus important d’une pâte thermique est sa conductivité thermique, exprimée en watt par mètre-kelvin (c’est-à -dire en W/(m×K), à ne pas confondre avec W/mK : watt par millikelvin).
Une pâte thermique à base de silicone a une conductivité thermique comprise entre 0,7 et 0,9 W/(m×K), tandis que celle d’une pâte à base d’argent est comprise entre 2 et 3 W/(m×K), voire plus. À titre de comparaison, à une température de 20°C, la conductivité thermique du cuivre est de 401 W/(m×K), celle de l’argent de 429 W/(m×K), et celle de l’air… 0,0262 W/(m×K, à une pression d’un bar).
Nous débuterons par des graphiques, sur celui de gauche la synthése des deltas températures et de la vitesse du ventilateur sous les deux modes du test.
Sur celui de droite, les relevés, sur l’axe de gauche les deltas des températures au niveau du processeur et sur l’axe de droite la vitesse du ventilateur et de la pompe.
120XL,fréquence de base.
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A la fréquence de base, notre 120XL se comporte bien, un delta moyen de 16,90 °C en test soit 42 °C en réel. La vitesse de la pompe est à 2500 tr/min environ d’une façon constante du début à la fin du test complet, le ventilateur affiche une vitesse moyenne de 1350 tr/min en cours de test et 1480 tr/min au plus fort.Â
120XL, l‘overclocking de notre processeur AMD FX 4130.
En mode overclocking, nous avons atteint les 4600 Mhz avec un delta moyen en test de 40 °C soit 60 °C, pas moyen d’aller au delà . Au niveau de la vitesse de rotation du ventilateur on est à fond avec 2200 tr/min, à l’oreille c’est très très bruyant, nous avons atteint sans aucun doute les limites de la capacité de dissipation du 120XL.
240M,fréquence de base.
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Il se montre très à l’aise à la fréquence de base avec un delta moyen de 13,80 °C soit 38.80 °C en réel, la vitesse du ventilateur est stable avec 1200 tr/min d’un bout à l’autre de cette session, tout comme la pompe.
240M, l‘overclocking de notre processeur AMD FX 4130.
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En overclocking, notre barrière des 4800 MHz est atteinte avec une bonne marge de sécurité comme l’indique la vitesse des ventilateurs, 1400 tr/min en moyenne au plus fort du test. Le delta de la température est de 40 °C sous les mêmes conditions, ce qui revient à 66 °C, parfait.
Les nuisances sonores sont le second point important de notre test, elles correspondent aux valeurs maximales relevées sur les deux phases de test, repos et en charge.
Le Nepton 120 XL se montre assez discret tant qu’il n’est pas sollicité à outrance, 42 dB(A) en moyenne à 10 cm c’est très correct.
En overclocking avec la vitesse des ventilateurs au maximum il ne faut pas rêver, il se montre très bruyant.
Pour le Nepton 240M, la situation est différente, avec un processeur à la fréquence de base il est quasi inaudible, sous 4,8 GHz il se fait très légèrement entendre, rien de grave.
 Il est temps de passer à notre conclusion, Cooler master avec les Nepton 120XL et 240M propose deux produits qui bien qu’utilisant la même technologie réagissent très différemment.
La Nepton 120XL joue la carte de la compacité, Cooler master a augmenté son rendement en dotant le radiateur d’une profondeur plus importante et d’un second ventilateur, le résultat est plutôt réussi avec des températures contenues. Par contre le revers de la médaille en usage extrême se traduit par des nuisances sonores élevées, c’est le propre des montages en push-pull, les ventilateurs génèrent des perturbations du flux qui augmentent le niveau de « bruit », d’autant qu’ils ne sont séparés que de 38 mm.
La partie montage est classique et ne pose pas de problème, on apprécie le fait de pouvoir monter le second ventilateur en extérieur de façon à réduire l’encombrement à l’intérieur du boîtier. Cette réduction est renforcée par un des gros points forts du watercooling la taille du waterblock/pompe, avec lui point de condamnation d’emplacements mémoire et encore moins de slots de cartes graphiques.
Une solution de refroidissement que nous qualifions de « sage », en usage classique avec un processeur possédant un TDP inférieur à celui de notre plateforme (125 Watts base), un overclocking est envisageable.
Reste à évoquer le tarif, il se situe aux environs des 70 euros pour le 120XL avec une garntie de 5 ans, c’est correcte.
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Le Nepton 240M ne joue pas dans la même cour, sa grande surface de dissipation lui confère des capacités de dissipation élevées, avec lui l’overclocking est bien sur à l’ordre du jour.
Qui peut le plus peut le moins, les nuisances sonores sont limitées, avec un processeur doté d’un TDP de 125 Watts, il se montre d’une discrétion totale, pour notre overclocking les températures sont plus que correctes sachant que le TDP doit être « hors norme », ici aussi il est très discret.
La partie montage est identique au 120XL si ce n’est qu’il faut posséder deux emplacements pour ventilateurs de 120 mm côte à côte.
Le 240M se trouve à un peu plus de 100 euros avec une garantie de 5 ans, c’est tout à fait cohérent.
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Et les logiciels ?
De plus en plus de kits de watercooling AIO embarquent une solution de gestion logicielle citons Corsair ou NZXT par exemple, les Nepton 120XL et 240M n’en sont pas pourvus mais il est malgré tout possible de les suivre par le biais de nombreux logiciels de monitoring. Il est ainsi possible de connaitre en instantané les températures et les vitesses de rotation, certains pourrons vous permettre de les ajuster. Les constructeurs de carte mère tel Asus propose Fan Xpert 2 pour leur propres cartes, il vous permettra de contrôler quasi totalement les ventilateurs.
Les logiciels livrés d’origine sont assez couteux, non pas que par leur prix (développement…) mais aussi par les implications techniques qu’ils engendrent, présence d’une interface USB sur la waterblock/pompe, mémoire pour les profils, cordons supplémentaires notamment, à chacun de choisir s’ils sont indispensables ou pas.