La xénotransplantation, cette pratique révolutionnaire consistant à greffer des organes d’animaux aux humains, vient de franchir une nouvelle étape. Une femme de 53 ans, Towana Looney, a reçu avec succès un rein de porc génétiquement modifié, devenant ainsi la troisième personne à bénéficier de cette avancée médicale prometteuse.
Une lueur d’espoir pour les patients en attente de greffe
Cette opération, réalisée au NYU Langone Health le 25 novembre dernier, offre un nouvel espoir aux milliers de patients en attente d’une transplantation. Aux États-Unis seulement, plus de 103 000 personnes sont inscrites sur liste d’attente, la majorité nécessitant un rein. Face à la pénurie d’organes humains, la xénotransplantation apparaît comme une solution potentielle pour sauver des vies.
Des avancées significatives malgré les défis
Si cette troisième greffe réussie marque un tournant, le chemin parcouru a été semé d’embûches. Deux patients ayant reçu des greffes de reins de porc plus tôt cette année sont malheureusement décédés, l’un d’une complication cardiaque, l’autre suite à des problèmes de circulation sanguine affectant le rein greffé. De même, deux patients ayant bénéficié de greffes de cœur de porc sont décédés peu de temps après l’opération.
L’histoire de Towana Looney est particulièrement touchante. Après avoir donné un rein à sa mère en 1999, elle a développé une insuffisance rénale suite à des complications liées à une grossesse. Inscrite sur liste d’attente depuis 2017, elle n’a jamais trouvé de donneur compatible. La xénotransplantation s’est alors présentée comme une ultime solution.
Un protocole chirurgical complexe et une surveillance accrue
L’opération, qui a duré sept heures, a été réalisée par une équipe médicale expérimentée. Le rein provenait d’un porc ayant subi dix modifications génétiques afin de minimiser les risques de rejet. Towana Looney devra rester sous surveillance médicale étroite pendant les trois prochains mois et suivre un traitement immunosuppresseur pour éviter le rejet de l’organe.
Les modifications génétiques apportées aux porcs donneurs sont cruciales pour la réussite de la xénotransplantation. Elles visent à rendre les organes porcins plus compatibles avec le système immunitaire humain. Le débat persiste cependant quant au nombre optimal de modifications nécessaires pour garantir le succès à long terme de la greffe.